Le Samad-2, ce redoutable drone yéménite a visé les fondements de l'économie saoudienne lorsqu'il a ciblé la raffinerie de la compagnie Saudi Aramco considérée comme une cible stratégique aux dimensions économiques, mais aussi militaires. Une attaque au drone qui non seulement a porté un coup dur à la sécurité économique de l'Arabie saoudite, mais qui risque également de compliquer l’arrivée au trône de Mohammed ben Salmane.
Voici un article à ce propos intitulé : « Samad-2 protégera le pétrole et la richesse de l’Arabie saoudite !! », publié le mercredi 25 juillet par le site web yéménite Taiz-News.
« Le drone Samad-2 est une nouvelle arme yéménite qui est passée à l’acte lors de la deuxième moitié de la quatrième année de l’agression saoudienne, parrainée par les États-Unis, contre le Yémen. Samad-2 est une arme à la technologie de pointe dont la portée atteint plus de 1 000 kilomètres. Ceux qui connaissent les conditions et les lois d’investissement financier savent bel et bien que le puissant Samad-2 est en mesure de faire des projets économiques du prince héritier saoudien des rêves irréalisables.
Le dévoilement de Samad-2, qui a marqué le début d’une nouvelle phase de dissuasion, n’avait jamais été prévu par l’Arabie saoudite et ses alliés internationaux.
Les prévisions en baisse des responsables saoudiens à propos des exportations de pétrole au mois d’août, suivies d’un incendie touchant l’une des réserves d’Aramco en raison d’une attaque yéménite au drone Samad-2, prouvent comment les missiles balistiques et les drones des forces armées yéménites ont pris pour cible les fondements de l’économie saoudienne.
Le drone yéménite a frappé la compagnie Saudi Aramco qui constitue une cible stratégique aux dimensions militaires et économiques. Ce qui influencera certes toutes les décisions de l’Arabie saoudite concernant la poursuite de son agression militaire contre le Yémen ainsi que le plan de Riyad pour concrétiser une économie de moins en moins dépendant du pétrole. Ce plan qui s’intitule « Vision 2030 en Arabie saoudite » prévoit la privatisation, la réduction des subventions étatiques, l’entrée en bourse du géant pétrolier Aramco et la mise en place de réserves de change d'une valeur de deux trillions de dollars qui devraient être les plus grandes du monde.
C’est en avril 2016 que Mohammed ben Salmane a mis en avant le plan « Vision 2030 en Arabie saoudite », disant que son équipe économique avait conclu qu’au cas où l’Arabie saoudite ne changerait pas de politiques économiques, elle ferait faillite au début de 2017.
Rien de ce plan n’a été encore mis en application et nombreux sont les experts économiques étant d’avis que sa réalisation resterait impossible en 2018 en raison des tensions géopolitiques et les contre-attaques des forces yéménites qui menacent sérieusement les installations économiques de l’Arabie saoudite.
Ceci dit, même si l’Arabie saoudite décide de vendre une partie d’Aramco, ce qu’elle en gagnera sera beaucoup moins rentable qu’elle l’envisageait ; un haut risque pour le principal pilier de l’économie saoudienne qui s’attribue près de 80% du budget du gouvernement saoudien en 2015.
L’entrée en bourse du géant pétrolier saoudien, la plus grande compagnie de production et d’exportation de brut de la planète, est visiblement au centre des attentions du monde, surtout des investisseurs étrangers.
En effet, l’entrée en bourse d’Aramco permettrait aux sociétés étrangères de prendre le contrôle du pétrole de la péninsule saoudienne, dominé actuellement par Mohammed ben Salmane.
En outre, il est très probable que Ben Salmane fasse de plus en plus de concessions aux grandes puissances du monde dont les États-Unis, qui optent pour la diplomatie de « l’argent contre la sécurité » sous le mandat de Donald Trump, en échange de son accès au trône de la dynastie saoudienne.
Si sont authentiques les rapports portant sur la décision de Ben Salmane de privatiser de 49% Aramco d’ici dix ans, ce ne sont pas uniquement les citoyens saoudiens qui devraient s’en inquiéter, car cette décision mettra également en cause le succès de la « Vision 2030 en Arabie saoudite ».
Il ferait donc mieux que les Saoudiens préfèrent la rentabilité actuelle d’Aramco à la somme faramineuse que Trump et ses entourages attendent s’empocher d’autant plus que l’optimisation des missiles balistiques et des drones de reconnaissances yéménites nourrissent les inquiétudes des compagnies d’investissement étrangères ».