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Tout compromis russo-US aboutirait au retrait de la Russie du Moyen-Orient

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président Donald Trump rencontre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu dans le bureau ovale de la Maison-Blanche, le 5 mars 2018. ©AP

Un expert des questions russes a déclaré que tout compromis entre Américains et Russes aboutirait finalement au retrait de la Russie du Moyen-Orient.

Lors d’une interview exclusive avec l’agence de presse iranienne ISNA, Shoaïb Bahman s’est exprimé sur la récente visite en Russie d’Ali Akbar Velayati, conseiller du Leader de la Révolution islamique, et les entretiens qu’il a eus avec des responsables russes.

« Ali Akbar Velayati s’est rendu en Russie juste au moment où plusieurs monarchies arabes, Israël et les États-Unis tentent de faire changer la Russie de position en ce qui concerne sa coopération avec l’Iran en Syrie. En effet, cette visite et les entretiens qu’a menés M. Velayati au cours de ce son séjour en Russie constituent une initiative politique iranienne qui a neutralisé, en grande partie, les tentatives de la partie adverse visant à éloigner la Russie de Téhéran. Tous les entretiens qu’ont récemment menés les Israéliens et les Américains avec Moscou avaient pour objectif de nuire aux coopérations entre l’Iran et la Russie, surtout celles ayant trait à la crise en Syrie », a déclaré Shoaïb Bahman.

L’expert a ensuite évoqué la rencontre de ce lundi entre MM. Poutine et Trump, soulignant que la délégation américaine discuterait certainement de l’accord nucléaire et de la Syrie.

Selon Shoaïb Bahman, « Washington cherche à ce que les autres signataires de l’accord nucléaire s’en retirent également et qu’ils cessent de soutenir ce document international ».

Et d’ajouter : « Les Américains ont déjà explicitement annoncé qu’ils ne faisaient plus aucun cas du maintien ou du retrait de Bachar al-Assad du pouvoir. Ce dont ils se soucient actuellement est la présence des forces iraniennes en Syrie et ils comptent rallier les Russes à cette idée. Là, il ne faut pas négliger les tentatives des responsables israéliens qui font du lobbying pour inciter Moscou à forcer les Iraniens de quitter la Syrie. Tel-Aviv tente de faire croire que si la Russie contraint l’Iran de se retirer du territoire syrien, les États-Unis renonceront aux sanctions qu’ils ont adoptées contre la Russie. Mais ce n’est pas vrai et les Russes le savent fort bien. À vrai dire, les différends géopolitiques qui divisent Washington et Moscou laissent présager que tout compromis entre ces deux parties à propos de la Syrie aboutirait finalement au retrait de la Russie du Moyen-Orient. De plus, l’administration Trump n’a pas carte blanche pour tout faire et le Congrès ne permettra pas l’annulation des sanctions anti-russes. Moscou sait parfaitement que Trump ne pourra pas annuler les sanctions anti-russes comme ça. »

L’expert a réaffirmé que les Russes étaient bien conscients de la position stratégique que les Iraniens possèdent dans la région.  

« Ils savent que l’Iran ne s’est pas lancé dans le conflit en Syrie en emboîtant le pas à un pays ou un autre, mais qu’il a choisi de prendre se mêler de cette crise à la demande du gouvernement Damas. C’est le gouvernement syrien qui a demandé aux Iraniens de l’aider à combattre le terrorisme. L’Iran a annoncé, à plusieurs reprises, qu’il resterait en Syrie tant que Damas le demanderait », a-t-il expliqué.

Shoaïb Bahman a précisé que les Russes savaient bel et bien que l’Iran ne renoncerait pas à son indépendance d’action uniquement parce que certains pays ont formée une alliance à propos de la Syrie.

« Il est donc peu probable que la Russie, en sachant tout ce que nous venons d’expliquer, accepte de faire un compromis avec Donald Trump sur le retrait des Iraniens de Syrie », a-t-il conclu.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV