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Les États-Unis sont pour le retrait de l’Iran de Syrie même au prix de leur propre retrait d’al-Tanf

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un soldat israélien sur les hauteurs du Golan, le 10 mai 2018. ©AP

L’heure fatidique approche. Depuis que la Ghouta orientale est libérée, Américains et Israéliens font face à cette peur : avoir désormais aux portes d’Israël un État syrien réclamant le Golan. Nasser Kandil, journaliste d’Al-Binaa, revient sur cette crainte éminemment américano-israélienne qui pourrait déboucher sur une confrontation USA-Israël/Axe de la Résistance. 

La libération, par l’armée syrienne, de la localité stratégique de la Ghouta, près de Damas, capitale syrienne, a littéralement changé la donne. Depuis cette victoire, Israël est redescendu sur terre : ses autorités savent que l’État syrien, son armée et son président mènent le jeu et que ce sont eux les vainqueurs des sept ans de guerre en Syrie.

Aveu d’impuissance et d’échec, Israël en est désormais à solliciter un retour à l’accord de désengagement de 1974 qu’il a lui-même rompu aux premiers jours de la guerre contre la Syrie en lui substituant son projet d’une prétendue « ceinture de sécurité ». Cette ceinture, Tel-Aviv a tout fait pour l’avoir, moins par souci pour sa sécurité que par appât de gain et en raison de sa convoitise sur le Golan. Or les choses ne se sont pas produites comme il l’escomptait. 

À Deraa, les efforts israéliens destinés à saper la médiation russe ont plutôt poussé la Jordanie dans les bras de Moscou : profondément humilié par le traitement qu’il a reçu à Qods, le royaume hachémite avait presque perdu toute confiance en ses amis arabes et israéliens, quand éclatèrent les premières manifestations sociales à Amman. Par expérience, Abdallah II savait qu’il ne fallait pas se contenter des promesses d’aide reçues à La Mecque. Il a donc vu que la pérennité de son règne était liée à une reprise des échanges commerciaux avec le voisin syrien via la réouverture du point de passage de Nassib. 

L’échec israélien n’en a été que plus retentissant : au spectacle d’une armée syrienne qui se rapproche à grands pas du Golan et sur fond de combats acharnés contre les terroristes à Quneitra, Netanyahu s’est dépêché de se rendre à Moscou. La visite qu’il a tenté de faire passer pour un déplacement sportif n’avait toutefois qu’un seul objectif : mettre l’Iran dehors ! Mais Poutine est beaucoup plus malin que le Premier ministre israélien le croit. Aux dernières nouvelles, la Russie dit ne plus être en mesure d’engager un retrait iranien de Syrie quand bien même elle le voudrait. 

Le dernier revers moscovite de Netanyahu le poussera sans doute à miser tout sur le sommet de Helsinki, où Trump doit retrouver Poutine. En grand défenseur de la cause d’Israël, Trump devra transmettre à son homologue russe la proposition suivante : « Les USA quitteront le poste frontalier d’al-Tanf et abandonneront le nord-est de la Syrie dans les provinces d’Hassaké et de Deir ez-Zor dès que possible. La seule condition, c’est que la Russie et la Syrie garantissent un retrait total de toutes les forces iraniennes du Levant. Les USA sont prêts à abandonner les Kurdes et à les laisser poursuivre leurs négociations avec Damas. L’administration US va reconnaître l’autorité d’Assad sur la Syrie, mais l’Iran doit partir. »

Dans cet idyllique tableau que devrait brosser l’oncle Trump sous les yeux de son interlocuteur russe, tout promet d’être parfait à part une chose : la mention « dès que possible ». Les frappes US du vendredi 13 juillet contre les villages d’Abou Kamal qui refusent d’accueillir les FDS et les forces de l’OTAN, la construction d’une nouvelle base tout près des frontières syriennes ou encore la construction du plus grand consulat US à Erbil, tout cela permet de douter de la promesse trumpienne.  

Par contre, il y a un autre marché, celui-ci bien plus plausible : rendre à César ce qui est à César ou en d’autres termes restituer à la Syrie le Golan occupé.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV