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L'OTAN n'a pas à s'implanter en Irak (Asaïb Ahl al-Haq)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des militaires américains basés en Irak. ©AFP

Après avoir attaqué les forces de Mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi), les Américains pourront-ils rester longtemps en Irak? Le Premier ministre irakien a évoqué le sujet sur fond d'une montée en puissance de plus en plus perceptible des ressentiments anti-US en Irak. 

Dans un communiqué émis mercredi 11 juillet, Asaïb Ahl al-Haq, l'une des composantes des Hachd al-Chaabi, a très clairement manifesté son opposition à toute présence militaire de l’OTAN en Irak affirmant que l’Irak n’avait nullement besoin des troupes occidentales pour assurer sa sécurité. Le communiqué prend tout son importance dans le contexte où les sentiments anti-US sont à leur comble après la frappe contre un poste de contrôle frontalier des Hachd à Abou Kamal en Syrie, frappe qui a coûté la vie à 22 combattants irakiens. 

En effet, un vaste bras de fer vient de commencer dont les Américains devront réellement s'inquiéter. Les forces de la Résistance irakienne disposent d'une majorité confortable au Parlement qui pourrait remettre en cause la présence militaire US scellée par des contrats militaires signés avec d'anciens gouvernements irakiens. Le porte-parole d'Asaïb Ahl al-Haq, Naeim al-Aboudi, y est revenu d'ailleurs mercredi en affirmant que le maintien de la présence des militaires américains et de l'OTAN sur le sol irakien a besoin désormais de l’autorisation du Parlement alors que "les députés irakiens sont de plus en plus opposés dans leur majorité à toute présence militaire étrangère dans leur pays".

« La présence des forces de l'OTAN constitue, ni plus ni moins, une violation flagrante de la souveraineté irakienne. L’Irak n’a pas besoin de forces étrangères. C'est un pays qui a sa propre police, sa propre armée et ses propres forces sécuritaires», a ajouté al-Aboudi en réaction aux propos de Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'OTAN tenus mercredi à Bruxelles. Ce dernier a fait part d'un accord au sein de l’Otan sur la création d’une mission de "non-combat en Irak" placé sous commandement du Canada en vue de former les forces irakiennes. "Or une telle force n'aura pas une mission de formation, loin de là, mais comme toujours, une mission d'ingérence dans les affaires intérieures du pays", poursuit al-Aboudi. 

OTAN/USA, inquiets? 

Les Américains semblent d'ailleurs avoir bien pris au sérieux les mises en garde multiples des forces de la Résistance ainsi que leurs appels à la vengeance après la mort de 22 de leurs combattants dans le raid américain à Abou Kamal puisqu'une information datant de 5 jours fait état de l'ouverture d'un chantier à Erbil au Kurdistan irakien, celui destiné à la construction du plus grand consulat des États-Unis dans le monde. "Ce consulat ne serait rien d'autres qu'une méga-base militaire comme l'est d'ailleurs l'ambassade US à Bagdad", fait remarquer Hadi Mohamadi, expert des questions militaires. " Les Américains craignent avoir à retirer leurs troupes d'Irak d'où la décision d'aller s'implanter au Kurdistan irakien, non loin d'ailleurs des frontières avec la Syrie", ajoute-t-il. 

En réponse à une question sur la multiplication des appels au retrait US d'Irak, le Premier ministre irakien, Haïdar al-Abadi, s'est montré diplomate: tout  en affirmant qu'il appartenait aux Américains d'en décider, il a souligné que "la mission des États-Unis en Irak consistait surtout à combattre le terrorisme", ce qui revient  à dire qu'une fois le terrorisme démantelé, les Américains devront quitter la Mésopotamie. 

Le retrait des forces américaines d’Irak et de Syrie

Le Premier ministre irakien est sous pression du Parlement qui lui exige de mettre un terme à la présence militaire US dans le pays. À quelques jours de l'expiration de son mandat, le Parlement avait demandé à Abadi de présenter un calendrier pour le retrait des forces américaines, car pour une majorité de groupes politiques au Parlement,"la présence de 5.400 militaires américains en Irak n’est plus nécessaire maintenant que Daech est vaincu". Le président du Parlement, Salim al-Jabouri, avait auparavant affirmé que toute décision sur le retrait des soldats américains revenait seulement au gouvernement.

En réaction à ces appels, Al-Abadi a abordé la question de la protection des forces de sécurité irakiennes. "L’attaque contre les forces de sécurité est notre ligne rouge", a-t-il averti. 

 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV