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Syrie : Washington tire le tapis sous les pieds de ses alliés

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les éléments de Jaysh al-Izza, groupe terroriste affilié à l’Armée syrienne libre, à Idlib, le 9 avril 2018. ©AFP

« Les États-Unis ont déjà renoncé au renversement du gouvernement Assad », a-t-on appris du quotidien britannique The Independent.

Robert Fisk, analyste renommé du quotidien britannique The Independent, a fait paraître, le mardi 26 juin, un article pour expliquer comment les Américains ont lâché leurs alliés en Syrie.

« On l’appellera la grande trahison. Et elle est en cours depuis longtemps. Le message décevant de Washington aux miliciens anti-Assad qu’il soutenait dans le sud de la Syrie, le message selon lequel ils ne pourront plus attendre aucune aide de la part de l’Occident pour lutter contre le gouvernement Assad ou les Russes, restera gravé dans l’Histoire. Il s’agit d’un tournant dans la guerre en Syrie : une trahison honteuse si vous faites partie des résidus de l’Armée syrienne libre ou de ses acolytes autour de la ville de Deraa ou une nouvelle victoire pour le gouvernement Assad qui compte reprendre le contrôle de la Syrie dans son entièreté.

Des missiles russes et des bombes syriennes frappent déjà la campagne au sud et à l’est de Deraa ainsi qu’à l’extérieur de Quneitra et de Soueïda après que les miliciens ont refusé une paix négociée la semaine dernière.

Les déplacés fuient à nouveau les villes, mais les mots utilisés dans le message américain destiné aux miliciens, un message auquel Reuters a eu accès et qui n’a jusqu’ici pas été nié par les États-Unis, sont à la fois décevants et frustrants : “Vous ne devriez pas prendre vos décisions sur fond de l’hypothèse ou de l’attente d’une intervention militaire de notre part. L’administration américaine comprend les conditions difficiles auxquelles vous êtes confrontés et elle conseille toujours aux Russes et au régime syrien de ne pas prendre de mesure militaire qui viole la zone [de désescalade].”

Quand Washington “comprend les conditions difficiles” auxquelles ses alliés sont confrontés et dit qu’il “conseille” aux Russes et aux Syriens de ne pas violer le cessez-le-feu, ce qui était l’initiative de Moscou en premier lieu, vous savez que les Américains ont tiré le tapis sous les pieds d’un autre groupe de leurs alliés. Dans le même temps, les États-Unis comprennent bien que les millions de dollars qu’ils ont dépensés pour former et armer leurs alliés sont tombés entre les mains du Front al-Nosra, affilié à al-Qaïda, et que c’est bien le Front al-Nosra qui contrôle des villages et des localités à l’intérieur de Deraa alors que tout le monde pense que ces régions sont contrôlées par l’Armée syrienne libre.

Sur la carte de la Syrie, ce sont toutefois les alliés de l’Occident qui sont en recul. Si Washington est prêt à tourner le dos à ses anciens alliés dans le sud et le nord de la Syrie, alors ce sera la Russie (ainsi qu’Assad) qui gagnera ce conflit ; et tous les miliciens qui restent à Idlib, au long de la frontière turque et dans le Sud, seront condamnés à l’échec. L’instruction donnée par les États-Unis à leurs alliés en dehors de Deraa, qui pourrait être résumée par le terme de “reddition”, pourrait laisser les États-Unis prétendre avoir remporté une petite victoire en éloignant l’Iran d’Israël. Cette instruction signifie toutefois que les États-Unis et l’OTAN ont renoncé au renversement de la famille Assad. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV