La Russie fustige la déclaration commune du 12 juin de 25 pays occidentaux sur l’accord nucléaire iranien.
Publiant un communiqué en soutien à l’accord nucléaire iranien, le ministère russe des Affaires étrangères a fait remarquer que les 25 pays européens, plus le Japon, ont publié une déclaration commune en soutien à l’application des résolutions 1540, 1701, 2118, 2216, 2231 et 2397 liées à l’accord nucléaire signé le 14 juillet 2015 entre l’Iran et les grandes puissances et connu sous le nom de Plan d'action global conjoint (PGAC).
S’attardant sur l’adhésion de 25 pays occidentaux (Australie, Belgique, Grande-Bretagne, Hongrie, Allemagne, Grèce, Danemark, Espagne, Italie, Canada, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Norvège, Pologne, Portugal, Slovénie, Finlande, France, République tchèque, Suède, Estonie plus le Japon) à cette déclaration commune publiée par ces derniers sur les sites de leurs ambassades respectifs, la diplomatie russe s’est dite opposée à ce geste non productif.
« Il est étonnant que des pays qui se posent comme tribune de l’initiative de la lutte contre la prolifération d’armes nucléaires et commentateurs des résolutions du Conseil de sécurité, cherchent à imposer leurs points de vue sur divers dossiers internationaux » déplore le ministère russe.
Le communiqué russe évoque la réunion politique de haut-niveau contre la prolifération d'armes nucléaires tenue en mai dernier à Paris, pour dire que personne n’y a évoqué l’existence d’un tel document et que tous les préparatifs pour une telle déclaration se sont déroulés en coulisses.
Qualifiant de « non fondés » les points de cette déclaration sur l’Iran, la diplomatie russe a fustigé le fait que les signataires du texte aient exigé l’application à part de l’accord nucléaire iranien par un contrôle strict des exportations et des importations iraniennes.
Ces pays qui se posent soucieux des dangers de la prolifération d’armes nucléaires n’ont pas pourtant évoqué, et cela savamment, le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord historique nucléaire iranien qui a sapé les efforts internationaux pour empêcher la prolifération d’armes nucléaires, lit-on dans le communiqué russe.
Affichant d’autre part son opposition contre l’évaluation émise par ces 25 pays sur les évolutions syriennes, le ministère russe des Affaires étrangères qualifie de « sordide » le comportement des signataires de cette déclaration occidentale qui se posent en juge et accusent sans aucune preuve authentique le gouvernement syrien d’avoir violé ses engagements internationaux dont ceux liés à la convention sur l’interdiction des armes chimiques.
La diplomatie russe critique également le fait que les pays qui violent manifestement les critères internationaux sont les mêmes qui gardent le mutisme sur leur rôle catalyseur dans la crise syrienne, sur leur soutien armé aux groupes terroristes et extrémistes actifs en Syrie et sur les raids aériens et les attaques aux missiles.
« Il est déplorable que cette position injuste et non productive soit devenue à la mode chez les pays occidentaux », a réitéré le ministère russe avant de rappeler que les résolutions du Conseil de sécurité n’ont pas besoin de commentaires et d’interprétations supplémentaires ni du soutien d’un parti tiers.
« Ces résolutions doivent être respectées et appliquées strictement par tous les membres de l’ONU », a-t-il conclu.