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Liban: le chef de l’armée entame sa troisième visite à Washington

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le commandant en chef de l'armée libanaise Joseph Aoun, assiste à un défilé militaire pour célébrer le 74e anniversaire de l'indépendance du Liban au centre-ville de Beyrouth, le 22 novembre 2017. ©Getty Images

Le commandant en chef de l'armée libanaise est arrivé lundi à Washington pour discuter de la coopération antiterroriste, de l'aide aux forces armées libanaises et de la sécurité des frontières de son pays.

Lors de sa troisième visite officielle dans la capitale américaine depuis son entrée en fonction l'an dernier, le général Joseph Aoun devrait rencontrer plusieurs hauts fonctionnaires des départements d'État et de la Défense, y compris le chef d'État-major interarmées Joseph Dunford et le commandant du commandement central américain Joseph Votel, ont rapporté les médias libanais.

L'aide militaire américaine au Liban et la coopération en matière de sécurité entre Washington et Beyrouth seront au centre des préoccupations du général Aoun. Depuis 2006, les États-Unis ont fourni plus de 1,5 milliard de dollars d'aide aux Forces armées libanaises, avec une moyenne de 70 millions de dollars par an.

Firas Maksad, directeur de la Fondation Arabia à Washington, a déclaré que la visite du général Aoun est en cours depuis des mois et fait partie des réunions régulières de coordination entre les directions militaires des deux pays.

" Cela démontre la continuité des négociations à un moment où existent beaucoup de spéculations sur l'aide militaire américaine au Liban " a-t-il déclaré au magazine The National.

La spéculation est principalement motivée par la pression exercée par les politiciens américains pour examiner l'aide au Liban comme moyen de contrer l’axe de la Résistance au Liban, le Hezbollah.

Bloomberg a rapporté plus tôt ce mois que le sénateur républicain Ted Cruz a joint un amendement au projet de loi d'autorisation de la défense du Sénat exigeant que le Pentagone et le département d'État évaluent comment l'armée libanaise respecte les termes de la résolution 1701 de l'ONU qui demande le désarmement du Hezbollah.

"Washington surveille la composition et les politiques du nouveau gouvernement libanais avant de prendre une décision sur son approche", a déclaré M. Maksad.

Les lignes de tendance actuelles à Washington ne sont pas encourageantes", a déclaré M. Maksad, "Il y a un certain nombre de demandes spécifiques américaines adressées aux autorités libanaises concernant le Hezbollah".

Lors des élections législatives au Liban le mois dernier, le Hezbollah a progressé et Saad Hariri, a été désigné Premier ministre pour la troisième fois. Il finalise à présent les consultations pour former un nouveau gouvernement.

Au sujet des récentes élections libanaises, Mike Pompeo, le secrétaire d’État américain n’a pas hésité à exprimer son mécontentement envers l’influence du Hezbollah en déclarant que l'équilibre global du pouvoir à Beyrouth ne serait pas modifié, mais que ce n’était pas nécessairement une bonne chose, car l’équilibre existant est dominé par l’influence croissante du Hezbollah.

M. Pompeo n'a pas anticipé de changements majeurs dans le paquet d'aide au Liban, mais a souligné que l'équipe du président Donald Trump examinera la question pour "s'assurer que nous faisons bien".

Le gouvernement Trump cherche à augmenter la pression sur l'Iran et ses mandataires régionaux, y compris le Hezbollah. Plusieurs projets de loi qui sanctionneraient le parti sont discutés au Congrès.

Les États-Unis exigent également à l'armée libanaise d’exercer davantage de contrôle dans les zones frontalières avec la Syrie et de faire preuve de plus de visibilité au Sud-Liban où se trouvent les positions du Hezbollah.

Par ailleurs, un responsable américain, cité par The National, a déclaré que l'administration Trump était consciente des contraintes politiques et de sécurité auxquelles les forces armées libanaises sont confrontées lorsqu'il s'agit de faire pression sur le Hezbollah. Il a expliqué que l’administration américaine était déterminée à continuer de financer l'armée libanaise, mais la lourde tâche du général Aoun sera au Congrès.

La semaine dernière, le Sénat a massivement voté (85 à 10) la loi sur l'autorisation de la défense nationale (NDAA) pour permettre au gouvernement libanais de bénéficier d'une aide sécuritaire aux frontières afin de faire renforcer la présence de l’armée libanaise le long de la frontière du Liban avec la Syrie.

Toutefois, Michel Aoun, le président libanais, a, à maintes reprises, souligné la contribution du Hezbollah à la sécurité du Liban et sa complémentarité avec l’armée libanaise. Le Hezbollah a, pour sa part, annoncé régulièrement son soutien à l’armée libanaise et souligné son rôle de défendre l’intégrité territoriale du Liban.

Les opérations s’étant déroulées l’année dernière à l’est du Liban illustrent les liens étroits entre l’armée libanaise et le Hezbollah.

Les USA se doivent d'être le principal importateur d’armes au Liban, à moins qu’il ne s’agisse de la sécurité et de la supériorité militaire de leur allié de longue date, le régime d’Israël en voisinage avec le Liban.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV