Lui-même victime des politiques américaines sur le G7, le Canada a pris la décision controversée de suspendre les négociations sur la reprise des relations diplomatiques avec l’Iran. Et pourtant, le PM canadien avait fait de la reprise des relations avec l'Iran, l'un des thèmes de sa campagne. Le Canada a rompu en 2012 ses relations avec l'Iran de façon unilatérale alors que le pays compte une grande communauté d'iraniens et qu'une présence des sociétés canadiens sur le marché iranien est une bénédiction pour l'économie de ce pays.
Au Canada, la Chambre des communes a ratifié, mardi 12 juin, un plan qui exige l’interruption des négociations avec l’Iran sur la reprise des relations bilatérales.
Fait étrange lors de la séance de la prise de vote à la Chambre des communes : le Premier ministre canadien, Justin Trudeau a fait partie de ceux qui ont soutenu ce plan.
D’après le journal Toronto Sun, avant cette réunion, tout portait à croire que les députés sympathisants du gouvernement de Trudeau, tout en s’opposant à ce plan, allaient empêcher son adoption. Cependant, lorsque Justin Trudeau s’est levé en signe de soutien à ce plan, d’autres députés de la Chambre des communes ont fait de même pour que ledit plan soit approuvé.
Pour le journal, cette décision de Trudeau témoigne d’un changement de cap total de la politique d’Ottawa envers Téhéran, et il est difficile de comprendre de quel changement de politique s’agit-il.
« Trudeau a fait des efforts pour réhabiliter les relations diplomatiques avec l’Iran, et ce alors que ce plan appelle le gouvernement à cesser immédiatement toutes les négociations avec l’Iran concernant le rétablissement des liens bilatéraux », a écrit Toronto Sun.
Le plan qui a été élaboré par le député conservateur et pro-israélien Garnett Genius appelle également le gouvernement d’Ottawa à mettre sur sa liste des « organisations terroristes », le nom du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI).
Pourtant, le gouvernement canadien n’a pas répondu à la question du journal Toronto Sun sur la date où il mettra le CGRI sur sa liste noire.
Une source diplomatique a confié au journal que cette décision pourrait être prise sous pression du président américain Donald Trump, en marge du sommet du G7.