M. Hasan Ünal, professeur de relations internationales à l’Université Atilim d’Ankara et analyste des affaires du Moyen-Orient, estime que la politique étrangère de la Turquie manque de cohésion, car le gouvernement turc se querelle avec les États-Unis et Israël d’une part, et de l’autre il reste hostile au gouvernement du président Bachar al-Assad en Syrie.
Dans une interview à la chaîne de télévision turque Halk TV, le professeur Ünal a critiqué la politique étrangère du gouvernement d’Ankara en estimant que la diplomatie régionale du président Recep Tayyip Erdogan était condamnée à l’échec.
« Il est impossible de se disputer violemment avec Israël au sujet de la ville de Qods et de coopérer, en même temps, avec Tel-Aviv et Washington pour renverser le gouvernement du président syrien Bachar al-Assad à Damas », a-t-il déclaré.
Interrogé sur la querelle turco-israélienne, M. Ünal a déclaré : « Il est vrai que la Turquie a de bonnes relations économiques et commerciales avec Israël, mais la question de Qods et de la légitimité régionale d’Israël pose des problèmes à la Turquie. En effet, à l’exception de la Turquie et de l’Iran, les autres États musulmans ont observé le silence face aux crimes perpétrés par le régime israélien contre les habitants de Gaza ou la reconnaissance américaine de Qods en tant que capitale d’Israël. »
Il a qualifié la politique régionale d’Ankara de « contradictoire » : « Les autorités turques ont condamné les crimes israéliens dans la bande de Gaza, le transfert de l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Qods et le soutien tacite des Américains à la tentative de coup d’État en Turquie en juillet 2016. Pourtant, Ankara a salué les frappes aériennes américaines contre la Syrie. Cette contradiction crée des doutes au sein de l’opinion publique turque sur la sincérité du gouvernement. »