Le conseiller à la sécurité nationale américaine a prévu qu’avec le rétablissement des sanctions américaines contre l’Iran, les pays européens réduiraient leurs investissements dans ce pays.
« Le président Trump a annoncé lors de sa compagne électorale qu’il privilégierait les intérêts américains, et je crois que ce principe a conduit ses actions durant plus d’un an qu’il occupe la présidence des États-Unis. Il a hérité de nombreux dossiers épineux, notamment ceux de l’Iran, de la Corée du Nord et du Moyen-Orient. Soit l’administration Obama ne les a pas abordés, soit elle les a mal traités », a déclaré John Bolton lors d’une interview avec VOA.
« Trump a toujours parlé [du Plan Global d’Action Conjoint] à la fois pendant et après sa campagne électorale. En retirant des États-Unis du PGAC, il a fait ce qu’il avait promis », a-t-il indiqué.
En réponse à la journaliste de VOA qui lui a demandé s’il s’attendait à ce que l’Iran revienne à la table des négociations ou s’il y avait le risque d’un conflit entre les États-Unis et l’Iran, le conseiller néoconservateur de Trump a dit : « Je ne pense pas qu’il y ait un conflit. À mon avis, quand les sanctions américaines seront rétablies et affecteront les Européens, leurs investissements en Iran diminueraient. Alors l’Iran sera confronté à un choix difficile. Ce pays préfère que l’accord soit maintenu, parce qu’il profite de ses retombées économiques, et si ses intérêts sont bloqués, son économie se trouvera dans une situation bien pire. »
Dans une autre partie de l’interview, il s’est penché sur la politique américaine envers Téhéran. Il a prétendu que Washington ne cherche pas un « changement de régime », mais veut empêcher l’Iran de « se doter de l’arme nucléaire ». « À mon avis, l’une des erreurs fondamentales commises par l’administration Obama était que tous les bénéfices du PGAC reviennent à l’Iran », a-t-il lancé.
Pourtant, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a confirmé à 12 reprises la conformité de l’Iran à ses engagements pris dans le cadre de l’accord nucléaire, signé en juin 2015 avec le groupe des pays 5+1 et approuvé par la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Téhéran a toujours affirmé que son programme nucléaire ne suivait qu’un objectif civil.
Bolton a également évoqué les impacts du retrait US du PGAC sur les négociations des États-Unis avec la Corée du Nord : « Le président devrait examiner les intérêts stratégiques américains. Lorsque le président Bush a quitté le Traité sur les missiles balistiques, ce n’était pas parce que la Russie l’avait violé, mais parce que le monde avait changé. En ce qui concerne l’accord avec l’Iran, je dirais que cet accord n’a jamais été dans l’intérêt des États-Unis. Il me semble que (le retrait américain de l’accord nucléaire) augmenterait la probabilité d’un accord avec la Corée du Nord qui se dirait : il est bien clair que nous ne pouvons pas conclure un accord très bénéfique pour nous, comme le cas de l’accord de l’Iran ; par conséquent, si nous devons parvenir à un accord, il devra être conforme aux revendications des États-Unis. »
Le président américain n’a pas écouté aux appels de ses partenaires européens concernant le maintien du PGAC, car l’intérêt d’Israël et l’hostilité avec l’Iran et d’autres pays musulmans sont à la tête des priorités de sa politique étrangère au Moyen-Orient, menée par les néoconservateurs John Bolton, Jared Kushner et David Friedman.