Le journal libanais Al-Binaa a insisté sur le fait que le retrait des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien signé en 2015 n’avait rien à voir avec le programme nucléaire de la RII et qu’il s’agissait plutôt d’un « règlement de compte politique » avec Téhéran, sans manquer de rappeler à Israël que « la Syrie est passée de la défensive à l’offensive ».
L’auteur de l’article publié par Al-Binaa a tenu à qualifier Donald Trump et Benyamin Netanyahu de « menteurs », avant de souligner que les frappes dans la nuit du mercredi 9 mai au jeudi 10 mai à la frontière entre la Syrie et la Palestine occupée n’avaient pas été l’œuvre du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) et que l’Iran savait très bien comment et où riposter à ses ennemis.
Le journal affirme ensuite que bien que le régime d’Israël tente d’attribuer, mensongèrement, à l’Iran les frappes survenues jeudi à l’aube, à la frontière entre la Syrie et la Palestine occupée, il doit cependant savoir que cette attaque joue un rôle majeur dans l’équilibre politique et la politique de dissuasion sur le terrain.
L’article souligne que la Syrie est passée à l’offensive et que ce qui se passera ensuite s’inscrira dans le cadre du parachèvement du processus des attaques du front de la Résistance depuis le début de la bataille de libération d’Alep.
Tout en évoquant les raisons historiques de l’animosité des États-Unis à l’égard de l’Iran, l’auteur de l’article affirme que la décision « stupide et ridicule » de Trump aura de vastes retombées régionales et internationales.
Le journal Al-Binaa conclut son article par les six points suivants :
1. Sans aucun doute, les États-Unis seront l’un des grands perdants du retrait de l’accord sur le nucléaire iranien. Ils ont prouvé une fois de plus auprès de l’opinion publique mondiale qu’ils ne respectent pas les traités internationaux, et ce alors que d’après des dizaines de rapports de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Iran a entièrement respecté les engagements qu’il avait pris dans le cadre du Plan global d’action conjoint (PGAC).
2. Le président américain Donald Trump, dont la crédibilité s’est détériorée depuis son installation à la Maison-Blanche, a subi un coup encore plus dur après son retrait de l’accord sur le nucléaire iranien et cela aura certainement des répercussions sur le dossier nord-coréen.
3. Le président américain a décidé de retirer les États-Unis du PGAC sans disposer du moindre document lui permettant d’accuser l’Iran d’avoir bafoué l’accord. Il va de soi que la décision US n’est qu’un « règlement de compte politique » avec Téhéran, tout comme l’a mentionné le ministère russe des Affaires étrangères ; c’est pourquoi aussi bien les républicains que les démocrates ont critiqué cette décision unilatérale de Donald Trump.
4. Les restrictions imposées à l’Iran dans le cadre de l’accord Iran/5+1 se limitent à un retard de son programme nucléaire civil et à la fermeture de certaines de ses installations nucléaires, dont celle d’Arak, mais ce qui est important est que le savoir-faire nucléaire est un acquis définitif pour l’Iran. Le pays pourra ainsi compenser ses pertes grâce à l’élan scientifique que ses connaissances insuffleront.
5. Dans l’esprit de la jeune génération iranienne, Donald Trump est devenu l’incarnation de la « ruse américaine ». Contrecoup à la perte d’autorité américaine, l’influence de l’Iran s’est accrue au niveau régional et international.
6. La prochaine bataille avec l’Iran ne sera que d’ordre économique, car tout écart de conduite américain dans la région lui coûterait très cher. Et les USA vont imposer de nouvelles sanctions au peuple iranien et aux nations qui coopéreront avec l’Iran au mépris des décisions de Washington. Les nations de la région vont donc subir les effets de l’échec politique de Trump, mais l’Iran, qui a déjà connu 40 ans de sanctions et a, malgré tout, continué à progresser et à se développer, ne s’appuiera même pas sur les Européens.
Par son comportement stupide, Donald Trump a rendu un grand service à l’Iran, dont les effets seront durables : la réponse fracassante de l’Iran à ses ennemis arrivera du jour au lendemain...