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Washington pourra-t-il diviser la Syrie en trois morceaux?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un soldat américain. (Photo d'illustration)

Plus l’armée syrienne multiplie ses gains, plus les Américains se donnent la peine de fomenter des complots contre la Syrie. Mais pourront-ils avoir gain cause? 

L’armée régulière syrienne vient de barrer la route aux terroristes takfiristes qui s’étaient installés à al-Hajar al-Aswad et dans le camp de réfugiés de Yarmouk.

À l’ouest de Damas, l’armée syrienne a réussi à reprendre le contrôle de la grande mosquée de Bilal ibn Rabah. Dans le même temps, un accord préliminaire a été conclu entre l’armée et les groupes terroristes à la périphérie nord de Homs et la périphérie sud de Hama. L’accord prévoit le retrait des terroristes de leurs positions au profit de l’armée syrienne.

Il permettra également à l’armée régulière de reprendre le contrôle de la route internationale Homs-Hama, trois jours après la finalisation de l’accord.

Selon l’agence de presse officielle syrienne SANA, les groupes terroristes signataires de cet accord préliminaire se sont engagés à remettre à l’armée les cartes, les plans de tous les tunnels, les dépôts d’armes et les munitions ainsi qu’à localiser toutes les mines qu’ils ont placées dans les différentes régions.

Réaction US? 

Or il s'agit d'une défaite colossale pour le camp atlantiste qui ne restera pas les bras croisés.  

Le porte-parole du Conseil militaire de Manbij, un organe des Forces démocratiques syriennes (FDS, soutenus par les USA et l'Otan) Servan Dervis a fait part de l’ouverture d’une nouvelle base militaire américano-française à Manbij.

« Nous avons renforcé notre front et amélioré le niveau de coordinations avec la coalition internationale qui vient d’implanter une nouvelle base militaire à Manbij afin de nous assurer son soutien appuyé », a réaffirmé Servan Dervis.

Et d’ajouter : « Cette nouvelle base américano-française s’ajoute aux autres bases qui se situent dans l’ouest de Manbij et des patrouilles terrestres et aériennes sont en cours pour protéger la ville. »

Au début du mois d’avril, des médias ont fait part de l’implantation, par la coalition internationale, d’une nouvelle base militaire dans le nord de Manbij. En réalité, la coalition internationale, dirigée par les États-Unis, cherche à renforcer ses positions dans l’est d’Alep où se positionnent le Hezbollah et d'autres composantes de la Résistance. Avec leurs alliés français, les Américains cherchent à miner les acquis de l’armée syrienne et des combattants de la Résistance à Alep. Washington multiplie d'ailleurs les plans dont l'un consiste à créer une Force, composée de 30.000 personnes, dans le nord de la Syrie.

En Syrie, le front du Nord reste de loin l’un des plus complexes en raison des intérêts divergents des forces en présence : les Américains, les Turcs et les Kurdes.

D’où l’importance toute particulière que prête Washington au front du Nord notamment à l’issue des échecs cuisants subis dans l'est et surtout dans la banlieue de Damas. Le front Nord constitue désormais la dernière carte à jouer que possède Washington et qui pourrait lui permettre de rester en Syrie.

Autre évolution, Washington a réussi à convaincre la France et le Royaume-Uni de prendre pour cible de leurs missiles des localités à Homs et à Damas sans finalement pouvoir parvenir à leurs objectifs. Mais ce coup lui a permis d'impliquer Paris et Londres dans la guerre en Syrie et d'en tirer profit : en cas d'une confrontation directe avec la Russie et l'Iran, les Américains ne seront pas seuls surtout si les "amis arabes" de Washington finissent par dire "oui " à cette autre idée des stratèges du Pentagone, "une Armée arabe". 

Au Sud, ces mêmes stratèges cherchent à optent pour un nouveau scénario qu’est la mise en place d'un "Etat autonomie takfiriste", là aussi pour assurer les intérêts d'Israël. L’objectif principal de ce scénario consiste à rendre le terrain propice au démembrement de la Syrie, un objectif auquel les États-Unis n’ont jamais renoncé. Ce plan s’appuie largement sur trois importantes provinces de la Syrie, situées dans le Sud : Deraa, Quneitra et Soueïda.

Dans le sud de la Syrie, la Maison Blanche entend apparemment reprendre l’expérience qu’elle avait avec les Forces démocratiques syriennes dans le Nord.

Pour Washington, si les Kurdes ont réussi à mettre sur pied des régions semi-autonomes dans le nord de la Syrie, les terroristes takfiristes, eux aussi, pourraient faire la même chose dans le Sud. En tant que première étape du projet, les USA mobilisent actuellement environ 12.000 éléments du Front al-Nosra et de l’Armée syrienne libre (ASL).

À travers tous ces scénarios et projets, ce que cherchent finalement les États-Unis, c’est d’aider les terroristes à mettre en place une région autonome, sous le contrôle direct des Américains, avec pour capitale la province de Deraa.

Or, ce qu’ont apparemment oublié les Américains, c’est que c’est le gouvernement syrien qui tient le haut du pavé. Une grande contre-attaque, lancée par les forces syriennes, pourra donc facilement faire disparaître ces "soldats" de l'Empire.

Et la Jordanie dans tout cela? 

La Jordanie va-t-elle accepter ce plan? Amman refusera certainement de soutenir ce plan en raison des conséquences très négatives d’avoir comme voisin une région autonome, contrôlée par les takfiristes. Les autorités jordaniennes savent bel et bien que la réalisation d’un tel plan mettra sérieusement en danger leur sécurité nationale et balisera le terrain aux activités des terroristes sur le sol jordanien. Reste à savoir jusqu'à quel point résisteront les autorités jordaniennes aux pressions américaines. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV