Si Israël continue ses frappes en Syrie, l’équilibre des forces, tel qu'il est défini, finira par changer. Dans une telle conjoncture, les violations d’Israël ne resteront pas sans réponse de la part de l'Iran.
De nombreuses frappes ont été lancées ces dernières semaines contre la Syrie qu'aucune partie ne revendique. La dernière d'entre elles contre Hama et Alep a même provoqué un lourd bilan de pertes dans les rangs de l'armée syrienne. Des médias occidentaux ont annoncé la mort de plusieurs conseillers militaires de nationalité iranienne, information catégoriquement démenties par l'Iran.
Entre temps, sont nombreux les analystes qui n’écartent pas l’implication d’Israël dans ces récentes attaques, quoique les autorités israéliennes préfèrent garder le silence sur le sujet.
Lundi 9 avril, l’aviation israélienne avait déjà pris pour cible la base militaire T4 à Homs où étaient présents des conseillers militaires iraniens. Le raid s’est soldé par la mort de 7 d'entre eux. Les spéculations vont bon train sur la possible riposte iranienne.
Le journal britannique The Independent a averti qu'il ne fallait pas trop compter sur la retenue de l’Iran, sinon Tel-Aviv pouvait être pris de court: « Au seuil du probable retrait de Donald Trump de l’accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien, l’Iran a senti que tout acte de rétorsion contre Israël dans ces moments critiques ne serait pas en sa faveur. »
Les autorités iraniennes semblent veiller à ce que Trump ne trouve aucun alibi contre l’Iran dans ces instants sensibles, selon The Independent qui se concentre ensuite sur l’évaluation d’Israël quant aux réactions éventuelles de l’Iran en cas de l’intensification des frappes contre la Syrie.
« Israël n'aurait, explique l’analyste, aucun intérêt à mettre à l’épreuve la retenue des Iraniens en Syrie dans les jours qui viennent. Mais les dirigeants israéliens ne semblent pas en soucier, tant sont multiples les provocations israéliennes à l'encontre de l'Iran. »
Pour The Independent, si Israël continue ses frappes contre la Syrie, la donne finira par changer et alors " ni l'Iran ni encore moins la Russie ne resteront les bras croisés" et le journal de conclure :" Toute raison garder, Israël n'est pas en mesure de pousser l’Iran à quitter la Syrie et tout acte provocateur d’Israël contre son voisin syrien est potentiellement périlleux. Si une grande guerre venait à avoir lieu, Israël en pâtira le premier puisque ni les Etats-Unis ni l'Otan ne partagent pas de frontières communes avec la Syrie ou le Liban".