Le célèbre journaliste du monde arabe estime que le message qu’Israël cherche à envoyer via la frappe du 29 avril est bien clair comme l'eau de la roche : Tel-Aviv poursuivra ses attaques contre la Syrie pour pousser l’Iran à une réponse.
Abdul Bari Atwan, rédacteur en chef du journal Raï al-Yaoum, commente dans son dernier article, le dernier spectacle anti-iranien auquel s'est prêté le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
" Au fait, ce spectacle a quelque chose de déjà-vu : Netanyahu a prétendu qu'il détenait des preuves comme quoi l'Iran aurait poursuivi secrètement son enrichissement d'uranium et qu'il possédait déjà une demi-tonne d'uranium hautement enrichi. Or la scène rappelait la fameuse présentation de Powell, ancien secrétaire d’Etat américain, devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Powell brandissait un flocon étrange qui devrait justifier l'invasion de l'Irak et le début de plus d'une décennie de guerre au Moyen-Orient. Plus tard, Powell s'est excusé de son show et a reconnu avoir éhontément menti à l'appui des documents faux. Depuis, il ne fait plus la politique. N'empêche que le show de Powell a justifié l'occupation américaine de l’Irak, la dissolution de l'armée irakienne, le changement du système politique à quoi s'ajoute la mort d'un million d’Irakiens".
Et Atwan d'ajouter : " Après la visite à Tel-Aviv, du secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, alors qu’il reste encore 12 jours avant que le président Donald annonce s’il prolongera oui ou non la suspension des sanctions contre l’Iran, Netanyahu a prétendu qu’il détenait plus "de 55 000 fichiers secrets" qu’il les mettra à la disposition de Donald Trump, président américain comme pour lui faciliter son retrait d'un accord internationalement reconnu. Quelques heures plus tôt, les bases syriennes à Hama et à Alep, avaient été prises pour cible, causant la mort de 26 militaires. Que cherche Israël? La réponse est à rechercher dans Jerusalem Post. Lundi, le ministre israélien des Affaires militaires, Avigdor Lieberman, confiait au journal qu’Israël avait trois problèmes: l'Iran, l'Iran et l'Iran". Cette obstination à la limite maladive donne lieu à des accusations récurrentes de déstabilisation contre l'Iran et pourtant il y a un objectif derrière : sur l'ordre de Washington, Israël a une mission. Poursuivre ses attaques contre la Syrie pour provoquer l'Iran. Ce faisant, Netanyahu risque toutefois de déclencher une guerre dont les premières victimes seraient les Israéliens. mais de cela, Netanyahu n'a visiblement rien à cirer...".