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Israël doit éviter à tout prix une confrontation directe avec l’Iran

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un soldat israélien tire des gaz lacrymogènes contre des Palestiniens lors d’une manifestation à Nabi Saleh près de Ramallah en Cisjordanie, le 13 janvier 2018. ©AP

Un analyste jordanien a écrit un article détaillant les voies par lesquelles Israël pourrait combattre l’Iran.

Selon le docteur Walid Abdel Hay, analyste politique jordanien, « les instituts de recherches et d’études stratégiques européens, américains, russes, chinois, japonais, israéliens, turcs et iraniens sont unanimes pour dire que la contradiction existant entre les intérêts stratégiques de l’Iran et d’Israël est une contradiction réelle et profonde ».

« La stratégie que suit Israël à propos de l’Iran est fondée sur le “moindre coût”, c’est-à-dire qu’Israël cherche à combattre sa bête noire par procuration, au lieu de se lancer dans une confrontation directe. En d’autres termes, Israël soutient ses alliés, tels que les États-Unis et les émirats du golfe Persique, et les exhorte à nuire aux intérêts de l’Iran. Nombreux furent les instituts de recherches israéliens et arabes qui comptaient, avant le déclenchement du printemps arabe, sur une confrontation opposant l’Iran à la Turquie, mais la crise qui est née en Syrie et les conséquences qui en ont découlé ont fortement affaibli cette possibilité.

C’est bien dans le cadre de cette stratégie du coût minimum que la partie israélienne tente de convaincre Donald Trump, via le lobby juif aux États-Unis, de dénoncer l’accord nucléaire signé en 2015 avec l’Iran, car l’Iran, de son côté, ne songe ni à s’en retirer ni à l’annuler. Si les États-Unis se retirent de l’accord nucléaire, un bras de fer, plus dur que jamais, les opposera à l’Iran, d’autant plus que le retrait des États-Unis de l’accord nucléaire pourrait alléger en quelque sorte les pressions que subit le président américain en raison de la prétendue ingérence des Russes dans l’élection présidentielle US. Ce geste pourrait également détourner l’attention de l’opinion publique américaine et éclipser au passage les défis intérieurs auxquels font face les États-Unis en plaçant la “lutte contre l’Iran” à la tête des priorités de Washington.

Par ailleurs, ce scénario du retrait de l’accord nucléaire risquerait d’affaiblir l’Iran et ses alliés au profit des Israéliens sans que ces derniers n’aient à payer un coût trop élevé.

La deuxième solution à laquelle pense Tel-Aviv pour contrer l’Iran est de compter sur les émirats du golfe Persique, dont et surtout l’Arabie saoudite et son jeune leader Mohammed ben Salmane, qui ne saisit pas réellement la complexité du monde et ses évolutions. Parlant des stratégies à moyen terme, Israël pense également à l’idée d’affaiblir les alliés arabes de l’Iran comme la Syrie, le Hezbollah et Ansarallah. Nous sommes ainsi témoins d’attaques régulières d’Israël contre le territoire syrien et les combattants du Hezbollah en Syrie, ainsi que de tentatives destinées à affaiblir Ansarallah au Yémen via l’Arabie saoudite et des pressions faites sur les chiites de Bahreïn.

La stratégie à long terme d’Israël consister à chercher à anéantir l’Iran sans être obligé d’en assumer les dangers et les risques.

La troisième solution, la plus dangereuse et la moins préconisée par les décideurs israéliens, se résume en une confrontation directe entre l’Iran et Israël. Or, cette idée reste risquée pour les Israéliens en raison de la présence des Iraniens en Syrie et des dépôts de missiles du Hezbollah au Liban. Une telle confrontation ouverte pourrait infliger aux Israéliens d’importants dégâts matériels et un nombre élevé de victimes, d’autant plus que les infrastructures d’Israël risqueraient d’être réduites à néant.

La quatrième solution table sur une dégradation de la situation économique en Iran, des révoltes populaires et une guerre du pouvoir qui pourraient chacun rendre le terrain propice à une évolution stratégique en Iran et au retour des politiques de Téhéran à l’époque précédant la victoire de la Révolution islamique où les relations entre Téhéran et Tel-Aviv étaient au beau fixe. »

Le docteur Walid Abdel Hay a finalement conclu qu’Israël ferait mieux d’opter pour la première solution et d’éviter une confrontation directe avec l’Iran, bien que le risque d’un refus de Donald Trump de prendre part à ce scénario pourrait le pousser à recourir à la deuxième ou à la troisième stratégie.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV