Le prince héritier saoudien est bien résolu à mettre en garde tous les États contre « la menace que représente l’Iran », jugeant définitive une confrontation avec ce pays.
L’analyste politique et expert américain du Moyen-Orient, Greg Astarian s’est penché sur cette « menace », dans un article publié par le quotidien russe Vzglyad .
« Il faut confronter l'Iran » , insiste le prince héritier qui redouble ses mises en garde, note Astarian selon qui, rares sont ceux qui croient le jeune Ben Salmane. L’analyste indique que « d’après de nombreux facteurs et éléments, une grande guerre au Moyen-Orient serait réelle. La région s’expose au danger d’une définitive confrontation géostratégique chiite/wahhabite. C’est en fait un face-à-face entre deux économies en compétition » (l’Iran et l’Arabie saoudite, NDLR).
Les déclarations du prince héritier Mohammed ben Salmane ont été formulées peu après sa visite de deux semaines aux États-Unis où il a signé des contrats en armement à des milliards de dollars. Il va de soi que les Saoudiens voulaient s’équiper de toute sorte d’armes sophistiquées non pas pour combattre Daech, mais pour lutter contre l’Iran, qu’ils jugent leur « seul et unique ennemi », estime l’analyste.
Ce qui a empêché, jusqu’à présent, un conflit armé direct entre les Saoudiens et les Iraniens, est, d’une part, l’absence de frontières terrestres communes et de l’autre, et qui est, d’ailleurs, plus important, le manque de courage et de sagesse militaire chez les Saoudiens, argue Greg Astarian selon qui une telle guerre entre deux grands pays, dont la population totale est estimée à plus de 100 millions, serait très dangereuse dans la mesure où elle pourrait engager tous les pays du monde de l’islam sans compter les autres gouvernements qui seraient obligés à s’y engager. Les États-Unis soutiendraient, certainement, l’Arabie saoudite tandis que la Chine et la Russie se mettraient aux côtés de l’Iran. Cela ne serait pas, donc, une simple guerre régionale, mais une véritable guerre mondiale élargie. Mais les hommes politiques à Téhéran et à Riyad préfèrent lutter sur un territoire autre que les leurs. S’explique ainsi la guerre en Syrie, conclut l’analyste.