En représailles de l’expulsion de ses diplomates par certains pays occidentaux, la Russie a expulsé, de son côté, des diplomates européens, leur donnant un délai d’une semaine pour quitter le territoire russe.
Les représailles russes continuent. Quatre diplomates polonais, deux néerlandais, deux italiens, un suédois et un finlandais ont été expulsés, ce vendredi 30 mars, par la Russie.
Après l’expulsion de 60 diplomates américains, c’est au tour de diplomates européens de se faire expulser de Moscou.
Les ambassadeurs de nombreux pays de l’Union européenne ont été convoqués ce matin par la Russie pour être avertis des mesures de représailles prises contre eux.
Londres est également touché par les mesures d’expulsions russes. La Russie a décidé de donner un mois à Londres pour réduire son personnel diplomatique en Russie, de sorte à ce que le nombre des diplomates britanniques dans ce pays corresponde à celui des diplomates russes présents en Grande-Bretagne.
Pourtant, deux des pays européens refusent de jouer le jeu du Royaume-Uni, laissant clairement apparaître un réel clivage au sein du camp occidental : il s’agit d’abord de l’Autriche, qui a refusé d’expulser les diplomates russes, malgré les pressions de Londres, mais aussi de l’Allemagne, qui vient de faire marche arrière.
La ministre autrichienne des Affaires étrangères, Karin Kneissl, avait d’ailleurs déclaré mercredi que Londres avait exercé à plusieurs reprises des pressions sur Vienne afin qu’il participe à l’attaque diplomatique contre Moscou dans le cadre de l’affaire Skripal.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s’était engagé à expulser les diplomates de 25 pays qui avaient procédé à l’expulsion de diplomates russes.
Moscou avait déjà décidé jeudi d’expulser 60 diplomates américains après une décision similaire prise par Washington. Les États-Unis et plusieurs pays d’Europe de l’Ouest et d’Amérique du Nord, ainsi que l’Ukraine ou encore l’Australie, ont en effet décidé d’expulser plusieurs diplomates russes sous prétexte de l’empoisonnement d’un ex-agent double russe au Royaume-Uni, imputé par Londres à la Russie, malgré de multiples démentis de Moscou.
Le dimanche 4 mars 2018, Sergueï Skripal, 66 ans, et sa fille Youlia, 33 ans, ont été retrouvés inconscients, sans blessure apparente, sur un banc d’un centre commercial à Salisbury (sud de l’Angleterre), où résidait l’ex-officier des services de renseignement militaire russes. Depuis, les relations entre Londres et Moscou se sont envenimées.
En 2006, un tribunal russe avait condamné Sergueï Skripal pour coopération avec le Secret intelligence service (SIS), également connu sous la dénomination de MI6 (pour Military Intelligence, section 6), pendant son service militaire.
