Le président français Emmanuel Macron s’est entretenu au téléphone, le lundi 19 mars, avec son homologue russe Vladimir Poutine pour le féliciter à l'occasion de sa réélection à la tête de la Fédération de Russie.
Le chef de l'État russe a brigué un nouveau mandat le dimanche 18 mars avec 76,67 % des voix.
Lors de cette conversation téléphonique, Poutine a rappelé le manque de témoignage sur le rôle de la Russie dans l’intoxication de Sergeï Skripal, ex-agent double empoisonné à Salisbury (sud-ouest de l'Angleterre).
Les deux parties ont mené des échanges de vue au sujet de l’affaire Skripal. La Russie assure qu’il n’existe aucune preuve sur les accusations qui lui sont portées et qu’elle était "prête à coopérer avec Londres", a déclaré le Kremlin dans un communiqué.
Les président russe et français ont longuement discuté du règlement de la crise syrienne dans le cadre de la résolution 2491 du Conseil de sécurité des Nations unies et de la crise ukrainienne, tout en tenant compte de l'importance de la mise en œuvre des accords de Minsk.
Le 4 mars dernier, Sergueï Skripal, 66 ans, et sa fille Youlia, 33 ans, ont été retrouvés dimanche inconscients, sans blessure visible, sur un banc d'un centre commercial à Salisbury (sud de l'Angleterre), où résidait l'ex-officier des services de renseignement militaire russes. Ils sont depuis hospitalisés. Depuis, les relations entre Londres et Moscou se sont envenimées.
En 2006, un tribunal russe avait condamné Sergueï Skripal de coopération avec le Secret intelligence service (SIS), également connu sous la dénomination de MI6 (pour Military Intelligence, section 6), pendant son service militaire.
La Première ministre britannique Theresa May s’est exprimée, le mercredi 14 mars, devant les parlementaires sur l'affaire Skripal. Elle a jugé la Russie "coupable", disant que son acte "contredisait le droit international".
En représailles, elle a décidé de l'expulsion de 23 diplomates russes de Londres. Elle a ajouté que le Royaume-Uni avait décidé d’intensifier les sanctions contre la Russie et que tous les avoirs de Moscou seraient bloqués.
"Le Royaume-Uni, les États-Unis, la France et l’Allemagne sont unanimes. Ce qu’a fait la Russie est une attaque directe contre le Royaume-Uni. Londres et tous ses alliés sont soudés face à toute sorte de menaces", a-t-elle souligné.
L’Europe, soutenue par les États-Unis, accuse aussi la Russie d’être à l’origine de l’intoxication de l’ex-agent double russe, sans toutefois fournir aucune preuve authentique. Cependant, les Européens n’ont toujours pas remis à la Russie d’échantillons de la substance chimique incriminée.
Dans un communiqué, le ministère russe des Affaires étrangères a balayé d’un revers de main toute implication dans l’affaire Skripal avant d’avertir qu’elle se réservait le droit de riposter à la décision de Londres d’expulser des diplomates russes.
Or, Moscou a annoncé le 17 mars l'expulsion imminente de 23 diplomates britanniques et la cessation des activités du consulat britannique à Saint-Petersbourg.