Un grand nombre de citoyens de Jerada, ancienne ville minière sinistrée du nord-est du Maroc, sont descendus dans la rue, le samedi 17 mars, pour protester contre la situation économique et sociale du pays.
Selon l’agence de presse iranienne Fars, les habitants de Jerada ont décidé de tenir tête aux autorités qui ont interdit toute manifestation et promis une réaction ferme. Ils demandent un nouveau plan économique et la libération des militants arrêtés.
Le mouvement de protestation a vu le jour en décembre après la mort de deux mineurs dans un puits clandestin d’extraction de charbon. Un plan d’action économique proposé par les autorités avait permis une accalmie, mais le mouvement a été relancé le week-end dernier, après une série d’arrestations.
D’autre part, certains partis de l’opposition réclament la tenue d’une réunion d’urgence du Parlement afin de se pencher sur la situation prévalant à Jerada.
La semaine dernière, des milliers d’habitants de Jerada ont défilé en direction de la ville d’el-Ayoun, réclamant la libération des prisonniers politiques.
Mercredi, des heurts ont opposé forces de l’ordre et manifestants, faisant des blessés et des dégâts matériels. Au moins neuf personnes ont été arrêtées.
Quant à ces récents rebondissements de la contestation au Maroc, tout porte à croire que la volonté marocaine de se rapprocher de la Russie et de s’éloigner de l’Occident peut être derrière tous ces agissements et mouvements de protestation. Le Royaume du Maroc a signé avec Moscou, le mercredi 11 octobre 2017, 11 accords de coopération dans plusieurs domaines, notamment militaire, énergétique, nucléaire et agricole, sans oublier la technologie de pointe, à l’occasion de la visite du Premier ministre russe Dmitri Medvedev au Maroc.
Rabat a multiplié ces dernières années les rapprochements avec Moscou. En mars 2016, la visite du roi du Maroc en Russie avait été marquée par le lancement d’un partenariat stratégique approfondi entre les deux pays. En 2015, les échanges entre Rabat et Moscou ont atteint 225 millions d’euros. Le Maroc exporte principalement vers la Russie des produits agricoles, notamment des agrumes, et importe essentiellement des hydrocarbures.