Pour le troisième jour consécutif, la ville de Jerada, dans le nord-est du Maroc a connu une vague de protestations populaires suite à la mort de jeunes mineurs dans un puits clandestin d’extraction de charbon.
L’incident s’est transformé en un véritable soulèvement populaire où les contestataires exigent du gouvernement des reformes et la punition des personnes responsables du drame, une situation analogue à celle qu’a connue le pays suite à la mort, en octobre 2016, de Mouhcine Fikri, un vendeur de poisson broyé dans un camion à ordures après la confiscation de sa marchandise.
Les résidents de la ville de Jerada ont appelé le gouvernement de Saad al-Din Osmani, le Premier ministre du Maroc à lancer un nouveau plan économique pour sortir leur ville de la pauvreté et de la marginalisation.
Les manifestants se sont rassemblés dans les artères de la capitale mardi soir et ont appelé à l’intervention immédiate du gouvernement.
Les mineurs de la ville ont exprimé leur ras-le-bol de travailler dans des conditions déplorables pour leur pain quotidien et au risque d’attraper diverses maladies chroniques.
Une délégation ministérielle était censée se rendre ce mercredi 27 décembre à Jerada pour écouter les demandes des résidents de la ville.
Des mouvements populaires ont également insisté sur le fait que des inspecteurs du ministère de l’Intérieur étaient arrivés mardi à Jerada pour enquêter sur le sujet.
Avant la fermeture à la fin des années 1990 de la mine qui avait été jugée trop coûteuse par les autorités marocaines, l’activité minière à Jerada employait quelque 9 000 ouvriers et constituait la principale ressource de la région.
Houcine et Jedouane, deux frères âgés de 23 et 30 ans, ont péri vendredi dans un accident dans une galerie. Abderrazak Daioui, 22 ans, était avec les deux frères au moment de l’accident.