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Riyad concocte une stratégie de substitution en Irak

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le roi Salmane d'Arabie saoudite (G) s'entretient avec le Premier ministre irakien Haïder al-Abadi à Riyad, le 22 octobre 2017. ©Reuters

Passée d'échec en échec dans les plans concoctés contre son voisin irakien, l’Arabie saoudite envisage à présent d'essayer d’autres moyens pour s’infiltrer en profondeur dans la société irakienne. L’investissement, le commerce et les compétitions sportives, tout est permis dans cette méthode de guerre douce à la saoudienne en Irak.

Selon le journal al-Akhbar, l’Arabie saoudite tente depuis longtemps de s’infiltrer en Irak surtout dans les provinces du sud et pour ce faire, elle a déjà commencé à prendre des mesures qui couvrent un vaste domaine allant du média à la littérature en passant par le commerce et le sport.

L’article fait allusion à la récente visite du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, au Caire, où il a prétendu que l’Arabie saoudite a su juguler l’influence régionale de l’Iran et qu’elle jouissait actuellement d’une influence dans certains pays de la région.

Ce ton arrogant cache une logique qui recommande d’utiliser de l’argent et des accords d’investissements, à la place des bombes et des matières explosives.

L’Arabie saoudite réussira-t-elle son plan ?

Rien n’est moins sûr. Les Saoudiens semblent avoir oublié qu’il n’est pas si facile de changer le regard négatif que beaucoup d’Irakiens portent sur Riyad. En outre, d’autres parties ayant une influence en Irak ne resteraient pas les bras croisés envers les agissements et convoitises saoudiens.

En tout état de cause, depuis la visite en février 2017 du ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Joubeir, en Irak, Riyad a redoublé d’efforts dans l’espoir de s’infiltrer dans les provinces du sud irakien qu’elle considère comme étant le principal foyer d’influence de l’Iran. En fait, les Saoudiens se sont particulièrement focalisés sur la province de Bassora, troisième grande province irakienne où se trouvent d’ailleurs les plus importants gisements pétroliers du pays. Cette province considérée comme étant la capitale économique de l’Irak est limitrophe, au sud, avec l’Arabie saoudite.

Sur ce fond, le journal al-Akhbar estime probable que dans une prochaine étape, l’Arabie saoudite se lance dans des travaux de construction d’une zone de libre-échange le long de ses frontières avec l’Irak. Des signes précurseurs existent : en août 2017, les Saoudiens ont rouvert le passage frontalier d'Arar après plusieurs décennies.

Il est évident que l’Arabie saoudite a opté pour une stratégie de substitution en Irak, mais trois facteurs réduisent, selon l’article, les chances de Riyad pour réussir son plan.

- Réussir un tel plan exige une grande patience et des calculs précis sur long terme, ce qui ne correspond pas beaucoup à la personnalité du prince héritier saoudien, pressé de réaliser ses pensées.

- L’Arabie saoudite a des adversaires qui se soucient eux aussi de leur position en Irak. 

-En termes de complexités politiques, la situation en Irak n’est guère mieux que celle du Yémen ; l’Arabie saoudite risquera donc de s’embourber dans une situation compliquée dont elle ne pourra pas sortir facilement, conclut l’article.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV