À la suite d’un accord conclu avec les Unités de protection du peuple (YPG), les effectifs de l’armée syrienne ont pénétré la ville de Tall Rifaat située dans la banlieue d’Alep et en ont repris le contrôle.
La garde présidentielle syrienne a pénétré vendredi 23 février la ville de Tall Rifaat à 40 kilomètres au nord d'Alep. L'entrée de l'armée syrienne dans la ville permettra le retrait des YPG et assurera le contrôle des forces gouvernementales sur cette région stratégique.
À quoi bon ce contrôle?
Selon les experts, l'arrivée des troupes syriennes dans la région de Tall Rifaat contrera la progression des troupes turques participant aux opérations du bouclier de l'Euphrate vers les districts de Menagh et de Tall Rifaat, qui sont depuis deux ans sous l’emprise des YPG.
Cette mesure a été adoptée à la suite de l’accord signé entre les forces gouvernementales syriennes et les YPG pour l’arrivée en renfort de forces populaires syriennes dans la région d’Afrin.
Rojhat Roj, porte-parole des YPG a déclaré que les militaires syriens accompagnés d’un certain nombre de militaires russes étaient arrivés dans la ville de Tall Rifaat mais que les forces kurdes avaient été toujours déployées dans cette zone.
" L’artillerie de l’armée tuque a violemment pilonné jeudi 22 février dans l’après-midi Afrin et pris pour cible ceux qui se dirigeaient du Nord de la Syrie vers cette localité", a-t-il dit.
Le 20 janvier 2018, la Turquie a lancé l’opération Rameau d’olivier contre les forces kurdes des YPG, branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), dans l’objectif de chasser ces derniers de la ville et de la région d’Afrin. Cette opération qui s'enlise pour le moment, a eu lieu après que les États-Unis ont annoncé qu’ils avaient l’intention de créer une force de sécurité de 30 000 Kurdes dans le nord de la Syrie. Pour de nombreux experts, cette annoncé a été faite dans l'objectif de pousser la Turquie à intervenir et d'ouvrir un nouveau front dans les combats au nord de la Syrie.
Ankara prétend avoir informé le gouvernement syrien de son opération militaire à Afrin, ce que dément Damas pour qui l’intervention turque constitue une agression illégale. La présence non sollicitée de forces étrangères représente une occupation selon l'État syrien qui vient de répondre positivement à l'appel à l'aide des Kurdes, abandonnés à Afrin par les Américains.