Le mercredi 21 février, Angela Merkel a averti la Chine qu’elle ne devait pas lier ses investissements dans les Balkans à des questions politiques, au moment où Pékin est soupçonné de vouloir étendre par ce biais son influence en Europe.
« Nous sommes pour le libre-échange », a souligné la chancelière allemande lors d’une conférence de presse avec le Premier ministre macédonien, Zoran Zaev, à Berlin.
Mais d’une part « cela doit être réciproque », a jugé Mme Merkel. « Dans les relations avec la Chine, c’est très important que l’ouverture ne vienne pas que d’une partie mais de toutes les parties », a-t-elle souligné.
Et d’autre part chercher à lier les relations commerciales « à des questions politiques, je ne trouve pas que cela soit une contribution au libre-échange », a jugé la chancelière.
Elle faisait manifestement allusion à l’initiative chinoise des « Nouvelles routes de la soie », un colossal projet d’investissements dans les infrastructures à destination de l’Europe, qui fait parfois craindre de voir la Chine étendre son influence politique vers l’Europe notamment.
Parmi les cibles, plusieurs pays de l’est ou du sud du continent, prompts à accepter l’argent des Chinois y compris dans les secteurs stratégiques, comme la Grèce qui a vendu le port du Pirée dans le cadre des privatisations réclamées par ses partenaires européens en échange de plans d’aide financière.
Mme Merkel n’a pas précisé ce qu’elle entendait par l’influence politique chinoise indésirable à ses yeux dans les relations commerciales.
Mais une des craintes des Européens est que les pays des Balkans profitant des investissements chinois soient ensuite plus enclins à défendre les intérêts de Pékin au sein de l’UE, sur la question du respect des droits de l’homme ou sur celle du commerce principalement.
Le projet de la « nouvelle route de la soie » a été aussi au cœur de la récente visite du président français, Emmanuel Macron, en Chine. À cette occasion, il a souligné que « certains pays sont beaucoup plus ouverts aux intérêts chinois, parfois aux dépens des intérêts européens ».
Paris a émis le souhait d’une position commune face à Pékin entre pays de l’UE décidés à privilégier l’intérêt européen sur leur intérêt national à court terme.
Source : AFP