Trois ans se sont écoulés depuis le début de la guerre, imposée au Yémen par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis d’autant plus que le Sud est récemment devenu le théâtre d’affrontements à grande échelle.
Trois ans d’échecs consécutifs et l’incapacité totale de l’Arabie saoudite et ses alliés à concrétiser leurs objectifs à travers l’offensive militaire au Yémen, les ont finalement poussés à préparer un autre plan, celui du démembrement du Yémen.
En réalité, ce qui se passe actuellement à Aden, dans le sud du Yémen, n’émane vraiment pas d’un bras de fer opposant l’Arabie saoudite aux Émirats arabes unis, au contraire de ce que les médias tentent de suggérer. Il s’agit plutôt d’une guerre picrocholine dont la mèche a été récemment allumée par les Saoudiens et les Émiratis dans le but de partitionner ce pays déjà déchiré par la guerre.
Autrement dit, Riyad et Abou Dhabi tentent de donner une apparence sérieuse et trompeuse à leurs différends pour ainsi baliser le terrain à la réalisation du plan de démembrement du Yémen qui vise, entre autres, à sauver l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis du bourbier qu’ils ont créé eux-mêmes dans ce pays.
Le plan du démembrement a été proposé, pour la première fois en 2014, par le Conseil de coopération du golfe Persique (CCGP), dirigé par l’Arabie saoudite, à la Conférence du dialogue inter-yéménite. L’initiative, qui se cachait sous la forme de la division du Yémen en six États fédéraux, a été acceptée, à ce moment-là, par Mansour Hadi, alors président du Yémen.
Cette hypothèse a été également avancée par Mujtahid, le dénonciateur saoudien bien connu, qui est d’avis que les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite n’ont rien à se disputer au Yémen. Selon Mujtahid, « Mohammed ben Zayed al-Nahyane, prince héritier et émir d’Abou Dhabi, comptait, dès le début, faire en sorte que le Sud du Yémen soit séparé du reste. C’est la raison pour laquelle, Mohammed ben Zayed a ordonné la formation d’un groupe armé, composé des éléments aux tendances séparatistes. Le groupe a ensuite reçu des formations militaires requises et des équipements militaires suffisants. Mohammed ben Salmane connaissait toute l’histoire ».
Mujtahid ajoute que le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane ne voulait un Yémen intègre que pendant les deux premières semaines de la guerre. En effet, il a abandonné cette idée dès qu’il a constaté une forte résistance chez les Houthis pour défendre leur pays face aux agresseurs.
« Mohammed ben Salmane est même allé plus loin en acceptant que l’Arabie saoudite se contente de la répression des Houthis dans le nord du Yémen alors que les Émirats arabes unis s’occupent du Sud. Bref, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ne sont pas en litige quant à l’idée du démembrement du Yémen », indique Mujtahid.
Il est à noter que la répartition du Yémen semble très probable dans le cadre d’un méga-projet des États-Unis, d’Israël et de leurs alliés régionaux, basé sur la division des pays du Moyen-Orient en de plus petites régions. En plus, le démembrement du Yémen reste la dernière option des agresseurs face aux révolutionnaires yéménites.