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Le mauvais choix des "Kurdes"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les miliciens de l'ASL à l'assaut de la ville d'Afrin pour le compte de la Turquie, le 22 janvier 2018. ©AFP

L'agence d'information russe, Rosbalt revient dans un article sur la réaction russo-américaine à l'intervention militaire d'Ankara dans le nord-ouest à majorité kurde de la Syrie et écrit : les Kurdes de Syrie avaient largement misé sur l'aide de Moscou et de Washington face à la Turquie. Mais à peine quelques heures avant l'offensive d'Ankara, samedi, les militaires russes ont quitté Afrin.

À Afrin, les Kurdes ne semblent pas non plus avoir à leur disposition les missiles anti-avions ou encore des batteries de missiles antimissiles que les Américains disaient, dans leur extrême bonté, leur avoir livrés pour se défendre face à une action militaire turque.

Rosbalt se pose alors la question suivante : Les Américains et les Russes finiront-ils par contrer la Turquie ou choisiront-ils de les sacrifier sur l'autel de leurs relations privilégiées avec les Turcs?

L'agence reproche aux Kurdes leur « refus de s'allier à Damas » et de « se mettre ainsi sous l'ombrelle protectrice de l'État syrien », ainsi que leur avait proposé la Russie. Les Kurdes paieront cher leur grave erreur et tant qu’ils n’auront pas décidé de revenir dans le giron de l’État syrien, choisissant d’aller d’une alliance éphémère à une autre, le statu quo persistera. 

Selon Rosbalt, le choix de Moscou en faveur d'Ankara revient à dire un « non » retentissant à la création de "Rojava" (État indépendant kurde, NDLR) dans le nord syrien. Pendant longtemps Moscou a soutenu les Kurdes d'Afrin; or, ces derniers ont sans cesse réclamé leur autonomie et fini par s'allier aux Américains. 

Pour Mikaël Magid, expert en Moyen-Orient que consulte Rosbalt, la sévère mise en garde de Damas contre la Turquie comme quoi sa DCA n’hésiterait pas à abattre les avions turcs dans le ciel d’Afrin, devrait être prise au sérieux. Cependant, « la Syrie semble avoir reçu des assurances selon lesquelles la Turquie ne compte pas occuper définitivement le nord syrien ».

Le spécialiste reconnaît que les Kurdes d'Afrin ont été lâchés à la fois par Américains et Russes, mais peut être beaucoup plus par les premiers que par les seconds. Depuis des mois, les sources américaines affirment avoir fourni en armes et en munitions les Kurdes des YPG (Unités de protection du peuple, NDLR).

Ils sont allés même jusqu’à prétendre les avoir équipés de missiles anti-avions. Or, le bilan des pertes dans les rangs des Kurdes est beaucoup plus lourd, faute d’armements pour se défendre. Par ailleurs, les informations récurrentes font état de la formation des forces kurdes par les formateurs US aussi bien dans le sud-est que dans le nord de la Syrie où les Américains disent vouloir créer une armée composée de 30.000 effectifs. Là aussi, ces informations viennent de se discréditer, car les combattants kurdes semblent ne pas être trop préparés aux combats qui les opposent aux miliciens soutenus par la Turquie.

La Turquie a-t-elle fait le bon choix ?

Ankara n’a pas intérêt à rester trop longtemps à Afrin ni aller étendre sa présence dans le nord syrien. D’ores et déjà, les manifestations des Kurdes de Turquie se multiplient et le pays risque de plonger dans une longue période d’instabilité, si les opérations militaires se prolongent. Plus Ankara intensifiera ses pressions contre les Kurdes de Syrie et d’Irak, plus il en ressentira les contrecoups à l’intérieur. Il sera trop difficile à Ankara de faire face aux miliciens kurdes qui ont de multiples accointances en Turquie.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV