L’ancien ambassadeur de Suisse en Iran et actuel président de la Chambre de commerce Iran-Suisse, Philippe Welti, a déclaré dans un communiqué que deux ans après la conclusion de l’accord nucléaire entre l’Iran et l’Occident, les espoirs ont cédé la place à des déceptions et que même si les portes du grand marché iranien ont été ouvertes à beaucoup de pays européens, et notamment à la Suisse, la réalité aurait pu être bien plus belle sans les actions de sabotage de Washington.
Welti a expliqué que les États-Unis interdisaient toujours à leurs ressortissants et à leurs entreprises de commercer avec l’Iran, tout comme ils l’ont fait par le passé, et que cette approche affectait également tous les autres pays. Les banques suisses, par exemple, hésitent à financer des investissements en Iran par crainte de conséquences dans les échanges avec les États-Unis.
L’ex-ambassadeur indique que le marché américain est des milliers de fois plus attractif pour les banques suisses que le marché iranien.
Welti s’est dit aussi pas très optimiste sur les perspectives à court terme du commerce avec l’Iran, en rappelant que « le président américain menace d’annuler l’accord nucléaire avec l’Iran dans les trois prochains mois. C’est un très mauvais signal, même lorsque les autres partenaires de cet accord ne sont pas d’accord avec la position américaine ».
Sur la personnalité du président américain, Welti a indiqué : « Cette imprévisibilité et cette incertitude [chez Trump] sont délétères pour les relations économiques et la stabilité dans la région du Moyen-Orient. »
Sur la politique régionale de Trump, l’ex-ambassadeur suisse a indiqué : « Aujourd’hui, il est avéré que Trump a pris le parti de l’Arabie saoudite en s’isolant dans cette région. Les positions saoudiennes sont, au regard même des autres pays arabes, des positions unilatérales. »
Le diplomate suisse a par ailleurs affirmé que Washington ne parviendrait pas à marginaliser l’Iran et à renverser son régime, car l’Iran est un pays puissant et stable.