Haïder al-Abadi a déclaré samedi 9 décembre que la guerre contre Daech en Irak était terminée et que la frontière irako-syrienne était désormais sous contrôle.
Après la Syrie, c'est au tour de l'Irak d'annoncer par la voix de son Premier ministre, Haïder al-Abadi « la fin de la guerre » contre les terroristes de Daech. Une guerre menée depuis trois ans par les forces gouvernementales.
« Nos forces contrôlent complètement la frontière irako-syrienne et j’annonce donc la fin de la guerre contre Daech », a-t-il dit à Bagdad à l’ouverture d’une conférence organisée par le syndicat irakien des journalistes.
« Notre ennemi voulait détruire notre civilisation mais nous avons gagné grâce à notre unité et notre détermination. Nous les avons vaincus en peu de temps », a-t-il ajouté.
Daech s’était emparé du tiers du pays en 2014, mettant en danger l’existence même de l’État irakien.
Dimanche a été déclaré jour férié pour célébrer la victoire. « C'est une victoire et une fête pour tous les Irakiens, mais en dépit de cette victoire finale, nous devons rester sur le qui-vive », a dit le Premier ministre, qui est aussi le commandant en chef des forces armées.
Pour Hicham al-Hachemi, un expert des questions liées au terrorisme, si Daech ne contrôle plus à proprement parler un centimètre carré du territoire irakien, il possède encore des caches et des dépôts d'armes en Irak. Preuve en est, le jour même, les forces pro-gouvernementales ont annoncé avoir tué dix kamikazes de Daech qui se cachaient dans un tunnel près de Kirkouk, dans le nord de l'Irak.
Cible de multiples offensives depuis plus d'un an, Daech a également perdu la majeure partie du territoire conquis en Syrie voisine, et son « califat » autoproclamé en 2014 est désormais en lambeaux.
Dans un tweet plus tôt, la coalition internationale avait adressé ses « félicitations » à Bagdad pour « la libération de tous les territoires peuplés tenus par Daech en Irak », laissant ainsi entendre que cette organisation maintiendrait des caches dans des zones non peuplées.
M. Abadi a annoncé que la lutte contre la corruption serait « le prolongement naturel des opérations » militaires, parlant d'une « bataille à laquelle tout le monde doit participer ». L'Irak est rongé par ce fléau et se trouve parmi les dix pays les plus corrompus au monde.
Philippe Hugon, reporter de guerre et Pierre Dortiguier, analyste politique s'expriment sur ce sujet.