Le ministère français des Affaires étrangères a souhaité que le mouvement de la Résistance islamique libanaise, Hezbollah dépose les armes et qu’il se comporte comme "un parti pleinement respectueux de la souveraineté du pays du Cèdre". Cette prise de position qui reflète celle de Riyad et d'Israël va-t-elle dans l'intérêt de la France?
Les chefs de la diplomatie de la Ligue arabe qui ont assisté le 19 novembre au Caire à une réunion extraordinaire de cette instance ont accusé l’Iran et le Hezbollah de soutenir le terrorisme et de s’ingérer dans les affaires intérieures des pays arabes. Le chef de la diplomatie libanaise, Gebran Bassil, tenant compte de l'ordre du jour, s'est abstenu de participer à la réunion du 19 novembre de la Ligue arabe. Ce refus aurait du donner à la France l'idée d'agir avec davantage de prudence. Or il n'en est rien : le ministère français des AE appelle désormais au "désarmement du Hezbollah", bien que la France soit elle-même victime du même terrorisme qui a frappé le Liban, avant que le Hezbollah ne s'engage militairement aux côtés de l'armée syrienne et libanaise pour le combattre.
Pourquoi la France agit-elle de cette manière?
À l’occasion du 74e anniversaire de l’indépendance du Liban, le président américain, Donald Trump a adressé le mardi 21 novembre un message de félicitations à son homologue libanais, Michel Aoun. Le locataire de la Maison blanche dont les sanctions anti-Hezbollah se multiplient de jour en jour, a pris le soin de pas parler de la Résistance au cours de cet entretien téléphonique. Trump a dit voir en le Liban "un partenaire fort des États-Unis dans la lutte contre le terrorisme".
« Washington accorde une importance toute particulière aux liens culturels, politiques, familiaux et économiques qui unissent les deux pays », a-t-il allégué.
Le Liban, a-t-il poursuivi, est un partenaire fort des États-Unis dans la lutte contre le terrorisme et la violence. Nous soutiendrons la stabilité au Liban et poursuivrons nos efforts afin de soutenir la stabilité et l’indépendance au Liban.
Ces déclarations laissent supposer une chose : alors que Washington se garde bien de lancer une attaque frontale contre le Hezbollah, il pousse la France à la faire à sa place. Mais l'Elysée a-t-il réellement l'intérêt à jouer le jeu des Américains?
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