La ville de Raqqa ayant été reprise à Daech par les éléments kurdes à la solde des États-Unis, la Maison Blanche se trouve face à deux options : ou elle maintiendrait ses troupes déployées sur le territoire syrien ou bien elle retirerait ses forces de Raqqa, en faveur de ses alliés turcs et saoudiens, choisissant à poursuivre sa guerre par procuration contre l'axe de la Résistance.
Le journal américain The Los Angeles Times a étudié, dans une analyse, la stratégie de Trump vis-à-vis de l’Iran :
Selon l'article, les forces soutenues par les États-Unis ont réussi, "à l’issue de trois ans de guerre, à reprendre au groupe terroriste Daech, la ville de Raqqa connue comme bastion de ce groupe en Syrie", version qui est sujette à caution dans la mesure où les FDS n'ont jamais réellement combattu Daech et qu'ils se trouvaient à Raqqa pour s'en accaparer. Le journal souligne par la suite le manque d'enthousiasme de Donald Trump à l'annonce de "cette victoire de taille" et le commente en ces termes :
La raison de cet apathie? Combattre Daech n’est plus la priorité de Washington. Le gouvernement de Trump s’est, actuellement, et de plus en plus, focalisé sur une confrontation avec l’Iran.
Le journal fait ensuite allusion au discours, la semaine dernière, de Trump où il a encore accusé l’Iran de tous les maux possibles et imaginable avant de jurer de faire tout pour contrer ce pays mais ne tarde pas à souligner que le président-marchand souffre d'une "totale absence de stratégie de combat face à l'Iran".
C’est vrai que la Maison Blanche a publié la semaine dernière un communiqué de 4 pages au sujet de sa stratégie envers l’Iran ; le document ne mentionne, pourtant, rien sur la façon dont il faut traiter l’Iran, se contentant de proférer les sempiternelles accusations anti-iraniennes .
C’est, d’ailleurs, une réalité déjà confirmée par les responsables américains eux-mêmes. James Jeffrey, un ancien conseiller adjoint à la sécurité nationale sous George W. Bush a, explicitement, affirmé qu’aucun plan ni stratégie précis n’existe vis-à-vis de l’Iran.
Et le journal de relever : " Trump a, en fait, invité l’Iran au duel alors qu’il n’a pas de pistolet en main ". L'article revient ensuite sur les forces de l'armée syrienne, "secondées par l’Iran qui continuent de progresser dans les régions de l’est de la Syrie, près des frontières avec l’Irak", et qui "se trouvent dans un état de supériorité par rapport aux forces américaines et leurs alliés (kurdes)". Et de conclure : " Dans un tel contexte, les États-Unis n’ont alors guère le choix que de continuer de soutenir, d’armer et d’équiper Daech pour les garder sous leur contrôle face à l’Iran et à la Russie".
Cette primauté que le journal conseille à Trump d'accorder à la préservation de Daech comme "une réserve stratégique" ratisse large aussi en Israël où les responsables politiques réclament très clairement leur soutien aux terroristes daechistes. Mais l'article n'en reste pas là et prône par la suite une confrontation directe Etats-Unis /Iran :
Divers sont les avis des experts en la matière. Friedrich C.Hof, un ancien fonctionnaire du département d’État qui dirige maintenant le Centre Rafik Hariri du Conseil de l’Atlantique pour le Moyen-Orient, estime que si les États-Unis souhaitent stopper l’influence de l’Iran en Syrie, il faut rentrer en guerre avec. Selon James Jeffrey, actuellement expert à l’Institut de Washington pour la politique du Proche-Orient, Washington doit coopérer avec ses alliés régionaux tel que la Turquie, l’Arabie saoudite et Israël, pour pouvoir faire face à l’Iran.Donc revenons aux deux scénarios éventuels qui seraient : soit la Maison Blanche maintiendrait ses troupes en Syrie et combattrait l’Iran, soit elle retirerait ses forces et offrirait ainsi la Syrie sur un plateau d’argent à son "ennemi iranien"...
L'article qui conclut sur cette note de désespoir n'évoque évidemment pas de nombreuses défaites US en Syrie et en Irak face à l'axe de la Résistance et des leçons que les généraux américains en ont tiré : dans le duel USA/Iran, le perdant risque de ne pas être la partie que pense le diplomate Hof.