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Syrie: la visite suspecte d’un ministre saoudien à Raqqa

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Sur la route de Raqqa, en Syrie. ©JDD

« Ladite « bataille de libération de Raqqa par les USA » n’est rien d’autre qu’une manœuvre destinée à pérenniser leur « guerre d’usure par procuration » en empêchant l’armée syrienne de libérer effectivement la Syrie du terrorisme qu’ils prétendent combattre, et un prétexte pour retarder le « processus politique » soutenu par la Russie, tant qu’ils ne tiennent pas les cartes pouvant leur permettre d’exercer les pressions susceptibles de l’orienter dans le sens de leurs seuls intérêts en Irak et en Syrie ».

Accompagné de son patron, le général américain Brett McGurk nommé par Trump pour diriger la coalition internationale consacrée au soutien et à l’exploitation du terrorisme takfiri, le ministre saoudien Thamer Al-Sabhan est donc apparu cette semaine à Raqqa.

Ceci, après plusieurs allers-retours entre Riyad et Beyrouth, où il a convoqué nombre de cadres du «Mouvement du 14 Mars » engagés par le royaume saoudien depuis la défaite de l’agression israélienne en 2006 afin de réduire et d’éreinter la Résistance libanaise; agression planifiée par le trio américano-saoudo-israélien au sein de la fameuse cellule d’opérations de Charm el-Cheikh dirigée par Condoleezza Rice.

Le Saoudien Thamer al-Sabhan et l'Américain Brett McGurk (au centre) à al-Anbar. (Archives)

Une visite d’Al-Sabhan à Raqqa conçue, en toute impudence, dans le cadre de la récupération de dirigeants et de cadres daechistes tombés entre les mains des unités kurdes de protection du peuple [YPG], lesquelles sont en train de les remettre aux délégués des Services du renseignement des pays qui les ont envoyés et soutenus dans leur guerre otano-saoudo-israélienne contre la Syrie.

En l’occurrence, la part des Saoudiens serait colossale et compterait des milliers de combattants, des cadres et des prêcheurs, entraînés et gérés par l’institution wahhabite sous la direction du prince Bandar bin Sultan en partenariat avec le général David Petraeus dès le début de l’agression contre la Syrie.

Une visite précédée par celles de deux délégués, britannique et français, pour une mission similaire à celle confiée à Al-Sabhan, alors qu’une « réorientation » des terroristes daechistes et qaidistes récupérés [auprès des YPG] est en cours, sous supervision des États-Unis avec la participation de l’Arabie saoudite, du Qatar et de la Turquie.

Des sources sûres et bien renseignées en Syrie ajoutent que ce qu’il en reste est transféré en Turquie et en Jordanie par coordination avec les Services du renseignement d’Amman et d’Istanbul, en attendant les nouvelles instructions une fois ces éléments regroupés et réorganisés.

À savoir que le transport vers la Turquie a été effectué avec l’aide du gouvernement du Kurdistan irakien, vu la difficulté d’un transfert direct depuis le territoire syrien et à travers une longue frontière.

Les spéculations des experts et analystes sur la nouvelle destination des terroristes takfiris oscillent entre la Libye, le Mali, l’Égypte, la Somalie, l’Algérie, la Chine, la Russie et le Myanmar.

Le Myanmar où la question des Rohingyas tombe à pic pour reproduire ce qui s’est passé en Bosnie-Herzégovine après la chute du Mur de Berlin. Un bilan connu de tous : une guerre longue et sanglante ayant abouti à l’éclatement de la Yougoslavie, l’OTAN dominant en grande partie ses ex-républiques fédérées et encerclant la Serbie, slave et orthodoxe, traitée en tant que potentielle zone d’influence russe pénétrant ses territoires et menaçant sa sécurité, son économie et sa politique.

Cependant, il semble que le déplacement d’Al-Sabhan va au-delà de la simple récupération des daechistes des prisons kurdes, vu son discours sur la recherche d’un plan de reconstruction de Raqqa, ses rencontres avec Ahmad al-Jarba [l’Homme des Saoudiens bombardé président dudit Conseil National Syrien sous les bons auspices de Paris et Washington ; NdT] et les cheikhs des tribus locales, son flirt avec les YPG et lesdites Forces Démocratiques Syriennes [FDS] au sein desquelles les États-Unis ont recruté, à côté des combattants kurdes, toutes sortes de voleurs de bétails et de contrebandiers dirigés par le même Ahmad al-Jarba et bien connus par les gens de la région.

Raqqa, désormais ex-siège de l’émirat de Daech, a été choisi pour tester la possibilité d’établir un ilôt d’influence américano-saoudienne au sein du reste de la Syrie, alors que les Forces armées syriennes continuent d’avancer dans toutes les directions avec la détermination inébranlable de récupérer jusqu’au dernier pouce de la terre syrienne, y compris Raqqa, et que Damas a offert aux Kurdes syriens les chances de satisfaire leurs revendications compatibles avec la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale, comme l’a publiquement déclaré le ministre syrien Walid al-Mouallem.

Autant cette visite d’Al-Sabhan témoigne de la futilité de ce nouveau pari du royaume saoudien en dépit de sa défaite et de l’échec du plan de destruction de la Syrie lui ayant coûté des milliers de dollars, ainsi qu’au Qatar ; autant elle témoigne de sa détermination à poursuivre ses destructions et ses blocages au service de l’alliance américano-israélienne.

C’est finalement, une mission absolument cohérente avec les raids israéliens sur la Syrie et les pressions de Netanyahu cherchant à défier la Russie et à la pousser à moins d’ardeur dans son soutien à l’État syrien, à son Armée et à son Président.

Par conséquent, l’initiative d’Al-Sabhan est à ranger parmi les nouvelles tentatives et les nouvelles illusions. Elles s’effondreront plus vite que les précédentes, mais perdront du temps et gaspilleront de l’énergie pour retarder la victoire inévitable de la Syrie.

Ghaleb Kandil

Directeur du Centre New Orient News

www.mondialisation.ca

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SOURCE: FRENCH PRESS TV