Selon le ministère russe de la Défense, les militaires américains tentent, tout en soutenant les terroristes, d’entraver la poursuite des victoires de l’armée syrienne, accusations démenties par le Pentagone.
Le journal moscovite Kommersant a écrit que le ministère russe de la Défense avait formulé, le vendredi 6 octobre, de nouvelles allégations concernant les mesures prises par le Pentagone en Syrie.
De l’avis des militaires russes, un groupe mobilisé par Daech opérait dans la zone de désescalade établie près d’al-Tanf où se trouve la base militaire des États-Unis.
Le département américain de la Défense a rejeté cette accusation, tout en confirmant que les militaires US à al-Tanf étaient en train d’entraîner un groupe d’opposants syriens surnommé Maghawir al-Thawra pour lutter contre les extrémistes.
Les militaires russes estiment que le groupe Maghawir al-Thawra coopère avec Daech, lui fournissant même des munitions et des équipements militaires.
Les accusations d’hier du ministère russe de la Défense s’inscrivent dans le cadre de la ligne de conduite récemment adoptée par ce ministère après les attaques des groupes terroristes contre les positions des militaires russes dans la zone de désescalade de la province d’Idlib et elles visent à mettre au grand jour la coopération des troupes américaines avec les terroristes en Syrie.
Le ministère russe de la Défense avait déjà accusé, à deux reprises, le Pentagone de soutien direct au groupe terroriste Daech : la première fois, après la divulgation des informations sur le lieu du déploiement des forces militaires russes et de l’armée syrienne à Idlib et la deuxième fois, après la fourniture aux terroristes des coordonnées précises des postes de contrôle militaire syriens dans la région d’al-Basiri. Le Pentagone a démenti les deux accusations.
Le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, a déclaré que la base US près de la localité d’al-Tanf, destinée à former et à équiper les détachements de l’opposition syrienne armée pour la lutte contre Daech, s’était transformée en un « trou noir » d’où les terroristes, « qui jaillissent comme des diables en dehors de la boîte », attaquent les troupes syriennes et les civils. Et ce alors que six mois après la présence de troupes américaines dans cette région, pas une seule opération militaire n’a été menée contre Daech depuis la base US à al-Tanf.
Le général Konachenkov a également souligné que les militaires de la base américaine d’al-Tanf ne laissaient pas passer les convois humanitaires sur le territoire de l’un des plus importants camps de réfugiés dans le sud de la Syrie.
« Les réfugiés du camp syrien de Rukban, dans le sud du pays, servent actuellement de “boucliers humains” pour la base américaine d’al-Tanf », a-t-il ajouté.
L’un des plus importants camps en Syrie, le camp de Rukban, est situé à proximité de la base américaine d’al-Tanf, et abrite actuellement plus de 60 000 femmes et enfants provenant de Raqqa et de Deir ez-Zor. Cependant, les Américains ne laissent approcher ni les convois des autorités syriennes, ni ceux de la Jordanie, ni de l’ONU, ni d’aucune autre organisation étrangère.
« Les réfugiés de Ruban servent actuellement de boucliers humains de la base américaine », a indiqué le porte-parole du ministère russe de la Défense.
Les autorités du Pentagone ont démenti ces accusations de la partie russe et répété leur vieux slogan selon lequel « la coalition américaine ne vise qu’à lutter contre les islamistes extrémistes et toute allégation à ce propos est sans fondement ».
Cependant, certains responsables du Pentagone reconnaissent le fait que la coalition US est en train de former les forces militaires alliées dans les régions frontalières de la Syrie, de l’Irak et de la Jordanie, dont « le groupe Maghawir al-Thawra qui est en train de combattre Daech ».
Le journal Kommersant affirme que la partie russe dispose de preuves fiables démontrant que le groupe Maghawir al-Thawra, qui fait partie des forces opposées au gouvernement syrien, c’est-à-dire de l’Armée syrienne libre (ASL), coopère activement avec les extrémistes, qui lui fournissent des munitions et des armements militaires.
« La réalité est que nos partenaires américains n’ont pas pu tenir leur promesse consistant à faire une distinction entre les opposants armés syriens et les groupes armés extrémistes », affirme un diplomate russe bien informé.
Il est à noter que le ministère russe de la Défense avait même averti la partie américaine que les forces militaires russes étaient disposées, si nécessaire, à éliminer tous les effectifs militaires déployés dans la base américaine d’al-Tanf.
Il semblerait que le cours des évolutions renforce la possibilité de l’éclatement d’affrontements militaires entre les forces militaires russes et américaines sur le sol syrien.