Un homme politique français et membre du Front national (droite extrême) fait un pronostic: l'affaiblissement de Daech au Moyen-Orient signifierait une montée en puissance de ce dernier en Europe. Cette argumentation, largement partagée par les milieux politiques et sécuritaires en Occident, laisse supposer une chose: la fin de Daech au Moyen-Orient n'est pas forcément une bonne chose et il faudrait "prolonger les guerres dans cette région pour empêcher les terroristes de rentrer au bercail". Certains analystes dénoncent un "faux discours" qui au lieu de relever les failles sécuritaires en Europe et aux Etats-Unis, failles qui permettent le trafic "de terroristes" vers le Moyen-Orient, visent surtout à ostraciser "une partie de la population en Europe et aux États-Unis", pire, à justifier la poursuite des guerres déclenchées par l'Occident au Moyen-Orient.
Interrogé par la chaîne RT sur la revendication de l’attentat de Las Vegas par Daech, M. Laurent Jacobelli a déclaré: « Ce n’est pas étonnant. Actuellement, nous sommes témoins de violences et d'attaques dans tous les pays européens. Certes, nous donnerons une réponse appropriée à ces attaques. Nous devons faire une distinction entre le massacre et le terrorisme. Nous avons été témoins de plusieurs actes terroristes en France. Hier, un attentat a été perpétré à Marseille. »
« La France est victime des politiques erronées de son gouvernement. La police et l’armée accomplissent bel et bien leur mission. Ce n’est pas la police qui est à l’origine de nos difficultés, c’est plutôt le gouvernement qui en est responsable. A mon avis, notre gouvernement doit adopter de nouvelles mesures. Il doit contrôler les frontières. Nous devons expulser toute personne étrangère ayant commis un délit en France. Nous devons faire retourner dans son pays natal tout individu ayant un lien avec le terrorisme. Comme vous en êtes témoins, nous devons faire beaucoup de choses afin de pouvoir protéger nos citoyens face aux attentats », a-t-il ajouté.
« Plus les groupes salafistes en Irak et en Syrie sont affaiblis, plus ils cherchent à nous attaquer. Ils appellent leurs éléments à perpétrer des actes terroristes contre nos citoyens innocents. Ils peuvent tuer à l'aide d'un seul couteau les non-musulmans », a-t-il affirmé.
Mais quand M. Jacobelli dénonce "le gouvernement français", il n'ose pas aller plus loin : depuis le début de la guerre en Syrie, plusieurs pays européens, dont la France, se sont fixés comme l'unique objectif de renverser le président syrien Bachar al-Assad. Pour ce faire, ils ont mobilisé tous leurs moyens, jusqu'à considérer les groupes armés "soi-disant modérés" comme les représentants légitimes du peuple syrien et les armer et financer. L'Europe politique n'a cessé de dénoncer l'engagement militaire de l'Iran et de la Russie aux côtés de l'État syrien contre les organisations terroristes à titre de "complicité ". Une question se pose désormais : n'est-il pas temps pour les pays occidentaux de changer de politique et de se ranger du côté de ceux qui se sont réellement engagés dans le combat contre le terrorisme en Syrie et en Irak?