L'information vient d'être confirmée : les chasseurs bombardiers israéliens ont tiré jeudi très tôt des missiles depuis le ciel libanais contre une cible située à Hama, province syrienne du centre. Il s'agirait d'un site militaire au nord de Masyaf qui comprend un camp d'entraînement et une branche du Centre de recherche et d'études scientifiques de Syrie (SSRC).
Multiple unconfirmed reports claim Israeli planes targeted the Al-Tala'i Research Center east of #Masyaf in #Hama during the night pic.twitter.com/cZRIYCWDak
— Michael Horowitz (@michaelh992) September 7, 2017
La version confirmée par l'armée syrienne fait état d'un raid aux missiles contre "un centre militaire situé dans la périphérie de Hama" dans la ville de Maysaf. Le communiqué de l'armée confirme par ailleurs la mort de "deux Syriens" au cours de ce raid qui " a provoqué par ailleurs des dégâts matériels". L'armée syrienne dénonce "une tentative stérile d'Israël destinée à faire remonter le moral des terroristes, défaits sur la quasi-totalité des fronts". L'armée syrienne dénonce aussi "les liens patents qui relie le régime israélien à Daech et aux autres groupes terroristes".
"L'armée syrienne met en garde contre les conséquences dangereuses de tels actes qui mettent en danger la sécurité et la stabilité de la région", lit-on dans ce communiqué.
Les médias arabes localisent le lieu exact d'où les missiles israéliens ont été tirés en direction du centre de recherches en question : " les avions israéliens survolaient la vallée de la Bekaa quand ils ont tiré des missiles en direction de Hama".
Le raid israélien intervient 24 heures après que l'ONU a accusé le gouvernement syrien d'avoir utilisé le gaz sarin à Khan Cheikhoun. Le régime israélien semble chercher à ressusciter, à l'aide de l'ONU, "l'argument chimique" longtemps brandi contre le gouvernement syrien alors que les réalités de ces derniers temps sur le terrain de combats donnent la Syrie pour le vrai vainqueur de la guerre.
La Syrie a été accusée d'avoir gazé sa propre population dans la Ghouta en août 2013. Elle avait alors confirmé disposer d’armes de ce type depuis les années 50 et ne pas être en mesure de les détruire. Elle avait rejoint le Traité pour l’interdiction des armes chimiques et confié à la Russie et aux États-Unis le soin de démanteler ses installations et de détruire ses stocks. Ce qui fut fait pour 25 sites. Cependant, 2 autres sites, dont la localisation n’a toujours pas été révélée, étaient occupés par les terroristes. Ils viennent d’être libérés et démantelés.
Le camp occidental n'a cessé d'accuser Damas d’attaques chimiques, bien que son arsenal ait été détruit ou occupé. À vrai dire, seuls deux États au monde ne sont pas signataires du Traité et conservent des stocks importants : Israël et l’Égypte.
Maysaf près de Tartous, le message d'Israël à la Russie?
Par ailleurs, la localité de Maysaf se trouve à 60 kilomètres de l'est de la ville côtière de Tartous où la Russie détient sa base navale. Israël avait menacé d'intervenir en Syrie si la Russie et les États-Unis ne prennent pas compte de ses exigences dans le sud de la Syrie où une zone de désescalade vient d'être mise en place en présence de l'armée syrienne et du Hezbollah. La Russie n'a pas encore réagi à cette attaque.