Selon le journal arabophone Al-Hayat, la Russie et les États-Unis sont les principaux acteurs de la bataille syrienne, mais les Russes se montrent de plus en plus intelligents, ce qui est à l’origine de leur supériorité par rapport aux Américains.
« Après que les États-Unis ont déterminé leur objectif sublime consistant à éliminer Daech en Irak puis en Syrie, et renoncé à leur menace de renversement du gouvernement Assad, ils ont choisi “un avocat” à l’intérieur de la Syrie, ils l’ont formé et ils ont même résisté face à la Turquie pour lui : cet avocat de l’Amérique en Syrie, ce sont les Kurdes !
Mais pourquoi les États-Unis ont-ils fait le choix des Kurdes ? Parce qu’ils étaient prêts à accomplir leur mission en luttant contre les terroristes en échange de quoi les États-Unis ont répondu positivement à leurs revendications consistant à préparer un document international dans le sens de la création d’un État indépendant kurde.
D’autre part, Washington savait très bien que les Kurdes, à cause de leur situation sensible et vulnérable face à leurs ennemis, notamment la Turquie, ne seraient pas en mesure de protester auprès des États-Unis, si ces derniers ne tenaient pas leur promesse consistant à favoriser la formation d’un État indépendant kurde.
Par contre, la Russie, dès son intervention en Syrie, ne visait qu’à empêcher la chute du gouvernement d’Assad et le démantèlement de l’armée syrienne ; c’est pourquoi elle a fourni des équipements aux forces iraniennes en Syrie.
Les Russes ont bel et bien montré qu’ils sont entièrement disposés à défendre leurs alliés iraniens face aux menaces des États-Unis et d’Israël, d’où leur opposition à la demande de Netanyahu de réduire le rôle de l’Iran en Syrie après le rétablissement de la paix dans ce pays. »
Le journal Al Hayat poursuit en disant que les objectifs des États-Unis et de la Russie ne se contredisent pas :
« À vrai dire, Moscou et Washington partagent le même avis concernant l’élimination du terrorisme et de Daech. Les Américains ont fermé les yeux sur le renforcement de l’influence iranienne sur divers fronts au Moyen-Orient et sont prêts à accepter toute solution proposée par la Russie, même si cette solution va dans le sens du maintien au pouvoir de Bachar al-Assad et de la préservation de l’influence iranienne. »
Le journal conclut son article en prévoyant qu’après la fin de la lutte antiterroriste, les États-Unis ne se rendront pas compte de « la menace iranienne », que les Kurdes de Syrie n’accéderont pas à leur principale revendication consistant à avoir un État indépendant et que l’Iran tirera profit de la supériorité de la Russie par rapport aux États-Unis en Syrie.