Le général libanais à la retraite Amin Hoteit revient sur l’offensive de l’armée syrienne et du Hezbollah dans le Qalamoun occidental et en explique les ressorts.
Selon le général, les terroristes de Daech viennent d’y subir l’un des plus cinglants revers de ces dernières semaines : une première étape des opérations a poussé les terroristes à se replier massivement, mais ils ont fait preuve d’une faible résistance. La seconde étape a été d’une violence inouïe et a fini par provoquer une vraie débandade dans les rangs des takfiristes. Quant à la troisième étape, elle a forcé les terroristes à quitter certaines des localités qu’ils occupaient depuis plusieurs années. Cette opération a été importante à plus d’un égard. Il convient notamment de souligner la coopération étroite entre le Hezbollah et l’armée syrienne, qui s’est traduite par des gains stratégiques importants, dont la capitulation des terroristes qui se sont rendus en masse. Sans un accord préalable entre les dirigeants syriens et libanais, cette opération n’aurait jamais pu voir le jour sur les frontières syro-libanaises.
Mais quel effet aura réellement la libération du Qalamoun occidental sur les évolutions militaires à venir ?
Selon l’expert, la portée de cette offensive militaire se fera sentir à la fois au Liban et en Syrie. Les terroristes retranchés de part et d’autre des frontières ont reçu un coup mortel et ils s’affaibliront de plus en plus. À cet effet, il sera désormais difficile, voire impossible, pour les terroristes de se réorganiser et d’attenter à la sécurité du Liban. Idem pour la Syrie, où les terroristes actifs dans le Sud viennent de perdre l’une de leurs principales voies d’approvisionnement, ce qui ne va pas sans affaiblir les terroristes sur l’ensemble du territoire syrien. Cette victoire envoie d’ailleurs un message clair aux Américains et aux Israéliens : ils cherchaient à instrumentaliser les terroristes retranchés au Qalamoun et à faire chanter par leur biais l’axe de la Résistance. Voilà ce plan qui fait long feu. Cette victoire s’ajoute d’ailleurs à bien d’autres obtenues sur les champs de bataille en Syrie. C’est à la lumière de ces victoires que l’Occident et ses alliés semblent avoir compris que le temps est venu de se délester des clichés et de se rendre à l’évidence : Assad restera et c’est avec lui qu’il faudra négocier.