Le Kenya s’est réveillé samedi matin dans l’expectative, ne sachant trop si les violences, qui ont fait au moins trois morts depuis l’annonce vendredi soir de la réélection du président Uhuru Kenyatta, allaient ou non prendre de l’ampleur.
Sitôt la proclamation par la Commission électorale (IEBC) vendredi soir de la réélection de M. Kenyatta, 55 ans, pour un second mandat de cinq ans, des violences ont éclaté dans les bastions de l’opposition, qui a dénoncé « une mascarade » électorale.
Persuadés que la victoire leur a une nouvelle fois été volée, ses supporteurs ont laissé éclater leur colère dans l’ouest du pays et dans plusieurs bidonvilles de Nairobi, tels Kibera, Mathare ou Kawangware.
Au moins trois personnes, dont un enfant, ont été tuées depuis vendredi soir.
À Kisumu, « nous avons une personne tuée et quatre autres admises à l’hôpital avec des blessures par balle », a déclaré à l’AFP le Dr Ojwang Lusi, responsable de la santé pour le comté.
Dans le comté voisin de Siaya, un haut responsable policier a confirmé la mort d’une personne.
À Nairobi, dans le bidonville de Mathare, c’est un enfant de 9 ans qui été tué par balle samedi matin alors qu’il se trouvait sur un balcon au quatrième étage d’un immeuble. Médecins sans frontières (MSF) a par ailleurs annoncé avoir traité 19 blessés depuis vendredi soir dans ce même bidonville.
Selon un décompte de l’AFP, les violences liées à l’élection ont fait au moins 9 morts depuis mercredi dans ce pays de quelque 48 millions d’habitants.
Des troubles ont repris samedi matin à Kisumu et dans ses environs, où les manifestants ont bloqué plusieurs axes routiers. À Kibera, des jeunes ont également commencé à allumer des feux et bloquer des rues dans la matinée, avant d’être pourchassés par la police.
Avec AFP