Les citoyens d'al-Awamiyah restent victimes des crimes commis par le régime saoudien; une répression qui date de trois mois contre les habitants de la ville à population chiite, située au sud de l'Arabie saoudite.
Le journal britannique The Independent s'est penché sur le sujet effectuant une interview sans précédent avec les militants présents dans la ville.
Le reportage commence par une allusion au déplacement à Riyad du président américain Donald Trump et à la conférence arabo-américaine déroulée avec la participation de plus de 100 chefs d'État musulmans. "Après la guerre déclenchée au Yémen, le gouvernement saoudien a entamé un autre conflit cette fois-ci sur son propre territoire, dans une des villes de l'est du pays; une guerre qui, malgré la moindre couverture médiatique possible, a su se faire entendre dans le monde", rappelle The Independent.
"La situation se dégrade de plus en plus. Les rapports sur le terrain font état de la mort d'au moins 25 personnes lors d'attaques au mortier ou par balle des snipers. Les photos diffusées montrent des rues désertées et ruinées qui rappellent les scènes constatées en Syrie", poursuit le journal.
Rappelant que les médias étrangers n'avaient pas le droit de s'approcher de la région, The Independent se contente de citer trois habitants d'al-Awamiyah: "Nous étions des protestataires pacifiques jusqu'au jour où le gouvernement a décidé de nous présenter comme terroristes poursuivis par la justice. Nous n'avons rien demandé que des réformes. Nous n'avons pas eu peur et le régime a donc décidé de viser toute la ville".
" Nombreux sont les habitants de la ville qui ne sortent pas de leurs maisons de peur d'être ciblés par les snipers ou les mortiers. Dans la plupart des quartiers, l'eau et l'électricité sont coupées. Les corps restent jonchés, pendant des jours, sur le sol partout dans les rues. Les ambulances et les voitures de secours ont la difficulté d'accès à la ville ", rapporte The Independent.
"Pour en savoir plus nous avons décidé de contacter les ambassadeurs d'Arabie à Londres et à Beyrouth, mais personne n'a accepté d'en parler; le régime de Riyad prétend pourtant que tous les habitants d'al-Awamiyah sont des terroristes qui cherchent à déstabiliser le pays et qui doivent être donc réprimés", conclut le journal britannique.