Le président des États-Unis a accusé l’Iran d’« influence néfaste » et a demandé à la France de faire face à « l’Iran ». Cet appel intervient alors que le pétrolier français Total vient de signer un contrat d’une valeur de 4,8 milliards de dollars avec l’Iran pour l’extension du plus grand champ gazier du monde « Pars-sud ».
Le président des États-Unis Donald Trump et son homologue français Emmanuel Macron se sont entretenus, vendredi 4 août, au téléphone, sur un éventail de sujets, dont l’Iran, la Syrie et l’Irak.
Selon un communiqué, publié par la Maison Blanche, Donald Trump et Emmanuel Macron ont discuté des moyens d’accroître leur coopération concernant les dossiers irakien et syrien et de contrecarrer ce que Trump qualifie « l’influence néfaste » de l’Iran.
Le communiqué ajoute que les deux présidents ont également abordé le dossier de l’Ukraine, du Venezuela et de la Corée du Nord.
Mais le président français va-t-il se rallier à la phobie anti-iranienne de Trump ?
Les analystes font plusieurs constats : dans la conjoncture où Donald Trump accuse l’Iran de jouer un « rôle déstabilisateur » dans la région, le président français Emmanuel Macron a récemment renouvelé l’engagement français envers l’accord nucléaire et confirmé le respect total de cet accord par l’Iran. En plus, le groupe français Total a signé, dimanche 4 juin, un accord gazier avec Téhéran, malgré les pressions de Washington.
L’entretien téléphonique de Trump et Macron est d’ailleurs loin de pouvoir cacher des divergences de part et d’autre quant à plusieurs questions dont et surtout l’accord de Paris sur le climat. En visite en France à l’occasion du 14 juillet, le président américain avait promis à Emmanuel Macron de réexaminer sa décision de renoncer à l’accord sur le climat. Cependant, Washington a soumis, vendredi 4 août, une lettre à l’Organisation des Nations unies afin d’annoncer sa décision finale de se retirer de la COP21. La notification n’aura pourtant aucune valeur juridique.
Reste à savoir si la France que Trump vient d’invoquer, ira-t-elle oui ou non mettre en danger ses propres intérêts, quitte à s’aligner sur les positions anti-iraniennes maladives de la Maison Blanche.