Les armes russes correspondraient mieux aux besoins des militaires afghans que leurs équivalents américains, estiment des spécialistes en commentant l’idée du président Ashraf Ghani de moderniser les forces militaires afghanes à l’aide d’armements livrés par la communauté internationale et, avant tout, par les États-Unis.
Alors que le président afghan Ashraf Ghani, de retour d’un voyage en Asie, estime que de nouvelles possibilités s’ouvrent pour son pays, notamment dans le domaine de la livraison d’armes par la communauté internationale, et surtout par les États-Unis, des spécialistes afghans dans le domaine de la défense ne partagent pas son avis. Ils sont plutôt persuadés que Washington leur enverra « de la ferraille », incapable d’augmenter l’efficacité de leur armée et que Kaboul devrait se tourner vers les armes russes.
Ainsi, le général Khodadad, chef de l’Inspection des forces armées, a confirmé que la modernisation des forces aériennes afghanes était une préoccupation primordiale du président afghan.
« Les forces aériennes du pays laissent encore à désirer, et sans une modernisation elles ne pourront pas lutter contre les terroristes sur le territoire afghan. Toutefois, les avions envoyés en Afghanistan par les États-Unis ont des failles, ils sont vieux et ne répondent pas aux exigences militaires du XXIe siècle », a déploré le général.
Par ailleurs, toujours selon le général, du matériel militaire russe serait préférable en Afghanistan puisque la plupart des militaires des forces aériennes du pays ont reçu leur formation en Russie.
« La plupart des pilotes et des techniciens des forces armées afghanes ont étudié en Russie. Ils connaissent bien les avions russes et leurs équipements. Actuellement, les militaires afghans font leur formation en Pologne et en République tchèque, aux États-Unis et dans d’autres pays, cependant cela n’est pas suffisant, car ils ont tout recommencé à zéro et ne peuvent reprendre le travail dans l’immédiat », a-t-il expliqué.
Pour Seyed Masud, spécialiste en économie de l’Université de Kaboul, cette solution serait également plus avantageuse.
« Les armes russes ne sont pas démodées. Aujourd’hui, la situation sur le marché afghan est favorable à la vente des armes russes et américaines. Si l’on en donne la possibilité à la Russie, elle proposera ses armes de très bonne qualité pour l’armée afghane. Les Kalachnikov russes sont bien meilleures que leurs équivalents américains », a-t-il affirmé, soulignant le professionnalisme des militaires afghans ayant fait leurs études en Russie.
De plus, il a également abordé le problème financier qui pourrait s’opposer au projet de modernisation de l’armée du pays par la communauté internationale.
« La difficulté réside dans le fait que l’argent destiné à la formation des militaires afghans n’atteint pas l’Afghanistan. Tout reste dans ces pays et ils sont maîtres des sommes attribuées aux Afghans, tandis que le pays a besoin d’armes pour défendre son entité territoriale », a-t-il conclu.
Avec Sputnik
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