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Irak: les Yazidis ont tendance à rejoindre les Hachd al-Chaabi

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Les combattants yézidis à Sinjar. (Archives)

Les noms de diverses unités yézidies ayant rejoint les Forces de mobilisation populaire d’Irak (Hachd al-Chaabi) figurent sur les murs du village de Tal Qasab, dans l’extrême ouest de la province de Ninive à proximité de la frontière entre l’Irak et la Syrie. La question qui se pose est de savoir pourquoi les Yazidis ont tellement tendance à se rapprocher des Hachd al-Chaabi ?

Selon la chaîne Al-Alam, cette tendance grandissante auprès des Yazidis et d’autres ethnies du nord de l’Irak est signe de la confiance des combattants de la région du nord de l’Irak en les Hachd al-Chaabi qui luttent contre Daech. Bien sûr, il y a d’autres raisons qui renforcent cette confiance.

Des combattants des Hachd al-Chaabi. (Archives)

Un responsable sécuritaire au sein des Hachd al-Chaabi dans le village de Tal Qasab, transformé actuellement en siège de commandement des Hachd à l’ouest de la province de Ninive, a déclaré que de nombreux jeunes hommes yézidis avaient rejoint les rangs des Hachd dans leur combat contre Daech.

Ce responsable ayant requis l’anonymat a ajouté que les forces yézidies sous commandement des Hachd al-Chaabi avaient participé à l’opération de libération de Qayrawan et d’autres villages yézidis au sud de Sinjar dont le contrôle a été confié à elles-mêmes.

La ville de Sinjar est située à 120 km à l’ouest de Mossoul. Les villages avoisinants sont peuplés par la minorité yézidie dont le nombre s’élevait à 550 000 avant l’invasion de Daech.

Bien qu’il y ait une grande rivalité entre les Peshmergas liés à Massoud Barzani, l’Union patriotique du Kurdistan irakien (UPK), le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et d’autres partis kurdes pour le contrôle de la ville de Sinjar (hors du contrôle des Hachd al-Chaabi), toutefois, sur leurs axes, les Hachd ont confié le contrôle de tous les villages yézidis aux Yazidis eux-mêmes.  

Certains soldats yézidis affirment avoir rejoint les rangs des Hachd al-Chaabi après que les Peshmergas liés à Barzani les avaient vendus à Daech en 2014 : voilà pourquoi ils préfèrent coopérer avec les Hachd.

Les personnes déplacées de la minorité yézidie, fuyant la violence de Daech dans la ville de Sinjar, se dirigent vers la frontière syrienne, le 10 août 2014. ©Reuters

Après le retrait suspect des Peshmergas, le 3 août 2014, de Sinjar, la ville a été occupée par Daech qui a commis des crimes odieux à l’encontre de la minorité yézidie ; les terroristes de Daech ont massacré les hommes, pris en otages les femmes et les filles qui ont été achetées et vendues sur des marchés aux esclaves.

Aucune raison convaincante n’a encore été trouvée au retrait des Peshmergas de Sinjar sans la moindre résistance face aux terroristes de Daech. C’est la raison pour laquelle on pourrait croire que la trahison faite aux Yazidis et l’absence de tout soutien de la part des Peshmergas lors de l’invasion de Daech sont les principales raisons du ralliement des jeunes yézidis aux Hachd al-Chaabi.

Qasim Shafan était l’un des commandants de renom yézidis qui, après le problématique retrait des Peshmergas de Sinjar, a préféré résister aux daechistes et a pu rejoindre les rangs des Hachd al-Chaabi.

En outre, les Unités de résistance de Sinjar présidées par Hayder Shesho entretiennent de bonnes relations avec les Hachd al-Chaabi. Le Parti démocratique du Kurdistan de Massoud Barzani a arrêté, le 5 avril 2016, Hayder Shesho accusé d’être une menace pour la sécurité nationale du Kurdistan irakien, mais l’a libéré le 13 avril de la même année pour devenir l’un des combattants très proches des Hachd al-Chaabi dans la guerre contre Daech à Sinjar et dans sa banlieue.

Les villages yézidis au sud du mont Sinjar sont aujourd’hui dépeuplés et devenus les sièges militaires des Hachd al-Chaabi. Mais les Yazidis s’obstinent à regagner leurs maisons et à reprendre la vie après le passage destructeur de Daech.

Il n’existe pas de chiffres officiels sur le nombre de victimes yézidies tuées par Daech, mais d’après des rapports non documentés, tout au long de l’occupation de Sinjar et de ses villages avoisinants, Daech a tué 5 000 hommes yézidis. Et selon un rapport de l’ONU daté du juin 2016, 3 000 femmes, filles et enfants sont toujours pris en otages par Daech.

À la même période, le Comité des droits de l’homme de l’ONU a qualifié de « génocide » les crimes commis par Daech contre les Yazidis.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV