Les différends entre les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite que les médias arabes et occidentaux ont largement couverts ne se seraient, en fait, qu’une partie d’un scénario américano-israélien pour démembrer le Yémen.
Dans un article paru ce lundi 17 juillet, l’agence de presse iranienne Fars News s’attarde sur « un nouveau scénario américain pour occuper Bab el-Mandeb ».
Plus de 27 mois se sont écoulés depuis le début de l’agression saoudienne contre le Yémen, sous prétexte d’y ramener de nouveau au pouvoir le président démissionnaire Abd Rabbo Mansour Hadi. Or, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, soutenus tous les deux par Washington, cherchent, à travers cette guerre, à étendre la présence militaire américaine en mer Rouge et sur les îles du Yémen.
L’échec politico-militaire au Yémen a conduit les États-Unis et leurs alliés à changer d’approche et à jouer les cartes restantes. Du coup, on est témoin chaque jour un peu plus de nouvelles formes d’agissements saoudo-émiratis dans les provinces du sud du Yémen et surtout, sur l’île de Mion, au cœur du détroit de Bab el-Mandeb.
Ces agissements qui contredisent les traités internationaux s’effectuent avec l’appui américain et sous prétexte de défendre la prétendue légitimité de Mansour Hadi, celui même que les Saoudiens et Émiratis ont incité à tracer les lignes d’une nouvelle province yéménite composée de plusieurs villes de la province de Taez. Il s’agit des villes de Mokha, d’Al-Vazeiya, de Moza et de Zobab, auxquelles s’ajoutent des villes de la province de Lahij, dont al-Mozaraba et tout cela, afin de prendre le contrôle du détroit stratégique de Bab el-Mandeb.
Dans le même temps, les EAU ont commencé la construction d’une base sur l’île de Mion avec le feu vert des États-Unis et d’Israël, ses associés dans les travaux de construction de toutes les bases militaires surplombant le détroit de Bab el-Mandeb, de la mer Rouge et des côtes djiboutiennes, jusqu’à la Somalie, située à l’extrémité orientale de la Corne de l’Afrique.
Sur ce fond, les différends, divisant apparemment les Saoudiens et Émiratis dans le conflit yéménite, relèvent juste d’un partage de responsabilités dans le cadre du plan américano-israélien de la partition du Yémen et d’en séparer les provinces méridionales. Ce scénario vise également à affaiblir la volonté et l’esprit de résistance de la nation yéménite et à serrer l’étau autour des provinces septentrionales du pays.
L’emplacement géographique du détroit de Bab el-Mandeb, reliant la mer Rouge à l’océan Indien, a entraîné la convoitise des puissances mondiales et régionales et des régimes expansionnistes comme Israël.
Si jamais l’Arabie saoudite réussit à réaliser son illusion d’asseoir son contrôle sur le détroit de Bab el-Mandeb, cela contribuera à assurer la sécurité d’Israël, des bases américaines dans la Corne de l’Afrique et celle, également, des bateaux saoudiens exportant du pétrole à d’autres régions du monde.
Américains, Israéliens, Saoudiens et Émiraties, ils ont tous de très fortes motivations pour adhérer à ce scénario.