Doha continue à défier Riyad. L’émir du Qatar s’est dit prêt à élargir ses relations avec l’Iran en réponse à la liste de 13 conditions posées par l'Arabie saoudite pour mettre un terme à son blocus anti-qatari.
Lors d’une conversation téléphonique avec le président iranien Hassan Rohani, à l’occasion de l'Aïd el-Fitr, l’émir du Qatar Tamim ben Hamad Al-Thani a déclaré que Doha s’intéressait à donner de l’essor à ses relations tous azimuts avec la République islamique d’Iran. Il y a deux jours Riyad a fait parvenir à Doha une liste qui exige la fin des relations économiques et commerciales et politiques du Qatar avec l'Iran.
Tamim Al- Thani a souligné que le Qatar accueillait à bras ouverts l’essor des relations et des interactions avec l’Iran et a qualifié « en pleine croissance » la coopération Téhéran-Doha, sur divers plans.
De son côté, le président de la République islamique d’Iran Hassan Rohani a jugé « inacceptable », l’isolement par air, par terre et par mer du Qatar, pays voisin et ami de l’Iran.
Hassan Rohani a ajouté que l’Iran entendait contribuer au renforcement de l’économie du Qatar et à l’essor des relations entre les secteurs privés des deux pays.
L’Arabie saoudite et ses alliés, ayant boycotté le Qatar, ont récemment posé 13 conditions pour reprendre leurs relations avec Doha. Ces positions sont tellement exigeantes qu’elles sont même critiquées par Washington, proche allié de Riyad. La rupture des relations diplomatiques avec l’Iran, le démantèlement de la base militaire turque, la fermeture de la chaîne d’informations al-Jazeera et le paiement d’une indemnité comptent parmi ces 13 conditions.
Pour certains médias, y compris AFP, Sputnik et Al-Monitor, l’entretien téléphonique entre l’émir du Qatar et le président iranien, à l’occasion de l'Aïd el-Fitr, est une "réponse explicite" de la part du Qatar à l’Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis, à Bahreïn et au Caire qui souhaitent la rupture des relations diplomatiques entre Doha et Téhéran.