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Les Émirats arabes unis mettent en garde le Qatar

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Doha, capitale du Qatar. ©Reuters

Un document de travail, qui a fuité, liste 13 demandes de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis au Qatar. Elles reviennent à mettre Doha sous tutelle.

C’est une telle liste d’exigences que, si elle était remplie, le Qatar disparaîtrait en tant qu’État souverain. Selon un document de travail, révélé par l’agence Associated Press, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (EAU), Bahreïn et l’Égypte, qui ont rompu leurs relations diplomatiques et mis en place un embargo contre le Qatar depuis le 5 juin, ont transmis une liste de treize conditions que Doha devra remplir pour mettre fin à la crise.

Le Qatar a affirmé le samedi 24 juin étudier une liste de 13 demandes formulées par ses adversaires, mais a jugé qu’elle n’était pas « raisonnable », éloignant la perspective d’un règlement rapide de la crise. La liste n’est « pas destinée à combattre le terrorisme, mais à empiéter sur la souveraineté du Qatar et à s’ingérer dans sa politique étrangère », a déclaré samedi dans une première réaction le directeur du bureau de communication gouvernemental, cheikh Saif ben Ahmed Al Thani.

Le ministre d’État des affaires étrangères des Émirats arabes unis, Anwar Gargash, à Djeddah en 2010. ©AFP

Par ailleurs, le ministre d’État des affaires étrangères des EAU, Anwar Gargash, joint par Le Monde, a confirmé l’existence de cette liste, précisant qu’« il s’agit d’un document de travail destiné à démarrer la discussion ». Il voit dans la « fuite » de ce document dans la presse « un acte hostile du Qatar, qui préfère se livrer à des enfantillages dans les médias plutôt que d’entamer une négociation sérieuse sur les questions de fond ».

Lors d’une rencontre à Paris, à l’occasion de la visite mercredi du prince héritier et régent des Émirats arabes unis à Paris, Mohammed ben Zayed, M. Gargash avait insisté auprès du Monde sur le fait que la demande centrale des pays arabes en conflit avec le Qatar, dont les EAU sont le chef de file, concernait « le soutien accordé aux organisations terroristes comme Daech et al-Qaïda, ainsi que ses différentes branches ».  

« Le soutien du Qatar à ces groupes prend différentes formes : hébergement de certains cadres, documents de voyage, financement direct ou par des personnalités résidant chez lui, diffusion de leur idéologie violente, etc. C’est pour cela que nous incluons les médias dans nos demandes. Nous n’avons rien contre eux en tant que tels, c’est leur message qui doit changer », a justifié M. Gargash, qui fait état d’une autre liste recensant 49 individus que le front anti-Doha souhaite voir arrêtés ou extradés.

Pour M. Gargash, le reste des demandes, notamment celles concernant les relations du Qatar avec l’Iran et la Turquie, sont annexes. « Le Qatar a le droit d’avoir sa politique étrangère. Oman et le Koweït ont des relations étroites avec l’Iran et cela ne nous pose pas de problème. Mais il faut que le Qatar cesse de jouer contre son camp », concluait-il. Le front anti-Qatar n’a toutefois pas précisé quelles mesures il prendrait si ses exigences n’étaient pas satisfaites.


Source : Le Monde

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV