Les États-Unis protègent les positions du Front al-Nosra en Syrie, affirme le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Selon l’agence de presse Fars News, au regard du ministre russe des Affaires étrangères, il semble que les États-Unis protègent intentionnellement le Front al-Nosra en Syrie.
Cité par l’AFP, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a accusé les États-Unis « d’épargner le Front Fatah al-Cham (connu précédemment sous le nom de Front al-Nosra et ex-branche d’al-Qaïda en Syrie) ».
Lors d’une rencontre, mardi soir à Moscou, avec son homologue français Jean-Yves Le Drian, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a affirmé que son pays attendait les explications de Washington sur la récente attaque de l’aviation américaine contre un avion de chasse de l’armée syrienne.
Lavrov a estimé probable que les attaques contre les forces alliées de Damas feraient échouer le processus de stabilisation de la trêve en Syrie.
La coalition américaine a abattu le dimanche 18 juin un Su-22 de l’armée régulière syrienne, en prétendant qu’il venait de frapper les positions des Forces démocratiques syriennes, une alliance de forces kurdes et arabes soutenues par Washington.
Dans la foulée, le Kremlin a annoncé la suspension du mécanisme de « déconfliction » destiné, selon l’AFP, à éviter tout incident aérien entre la coalition anti-Daech dirigée par les États-Unis, d’une part, et la Russie et ses alliés dans le conflit syrien, de l’autre. La Russie a également ajouté que tout appareil volant à l’ouest de l’Euphrate serait considéré comme une cible.
Pour sa part, Jean-Yves Le Drian, qui effectuait sa première visite à Moscou depuis qu’il a été nommé ministre français des Affaires étrangères, a essayé d’apaiser les tensions.
Le Drian a affirmé que son pays souhaitait le maintien du dispositif de prévention des incidents aériens entre les États-Unis et la Russie.
Le ministre français des Affaires étrangères a tenu à dire que Paris ne cherchait ni « l’isolement ni l’affaiblissement » de la Russie. Il a ajouté que les groupes terroristes constituaient l’ennemi commun de Paris et de Moscou.
Pour rappel, le président français Emmanuel Macron, recevant fin mai à Versailles son homologue russe Vladimir Poutine, s’était montré intéressé par un renforcement des liens avec la Russie pour « gagner la guerre contre le terrorisme » en Syrie.