Le dernier ambassadeur de Washington à Damas a fait son mea culpa : « On a eu tort. On ne peut pas couper court à l’influence iranienne à l’est de la Syrie. Tout comme les États-Unis se sont vus contraints de se retirer du Liban et de l’Irak, ils seront obligés de sortir de la Syrie. »
Selon l’agence de presse iranienne Fars, le dernier ambassadeur américain à Damas, Robert Ford a souligné que les Kurdes syriens ne devaient pas se fier aux États-Unis qui les lâcheraient.
Dans un entretien au journal saoudien Asharq al-Awsat, Robert Ford a affirmé que la RII contraindrait les Américains à se retirer de l’Est syrien, tout comme ils avaient battu en retraite de Beyrouth en 1983.
« Les Kurdes paieront un lourd tribut pour leur confiance aux Américains. L’armée américaine ne les soutiendra pas face au gouvernement syrien et à la Turquie. Ce que nous (les Américains) faisons à l’égard des Kurdes, est un acte non éthique et une erreur politique », a précisé l’ex-ambassadeur américain à Damas.
Tout en insistant sur le fait que Washington n’utiliserait les Kurdes que pour libérer Raqqa, M. Ford a indiqué :
« Les Américains se sont servis des Kurdes pendant longtemps sous régime de Saddam Hossein. Est-ce que vous pensez qu’ils auront une autre attitude envers les Kurdes syriens du Parti de l'union démocratique (PYD) ? Les Kurdes irakiens ont été délaissés par Henry Kissinger. Les Kurdes syriens connaîtront le même sort que leurs voisins irakiens, c’est ce que les Américains m’ont dit ».
Il a reconnu que les États-Unis avaient commis une grande erreur de calcul en Syrie, au profit du gouvernement de Bachar al-Assad.
Évoquant l’influence de l’Iran dans l’est de la Syrie, l’ancien ambassadeur US à Damas a rappelé que cette influence grandissante était due aux liens Téhéran/Damas ainsi qu’au soutien de l’Iran au gouvernement syrien.
En réponse à une question sur l’objectif final de Donald Trump concernant l’Iran, il a réitéré : « Il veut réduire l’influence iranienne, je l’ai entendu de la bouche de l’un de ses conseillers, il y a quelques semaines, mais il ne sait pas que le jeu est terminé et qu’il est trop tard. Obama ne lui a pas laissé en héritage des options suffisantes pour accéder à ses objectifs ».