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Frontières turco-syriennes sous surveillance US

Syrie: des raids aériens turcs ont frappé le mont Karachok, le 25 avril. © Reuters

Trois jours après des frappes turques contre les positions kurdes en Syrie, les Unités de protection du peuple (YPG) ont fait état d’une éventuelle surveillance américaine sur les frontières turco-syriennes. La politique catastrophique du président turc qui réclame encore le départ d'Assad a largement contribué à l'installation des USA sur les frontières turco-syrienne et à ce que Washington protège et régisse les efforts censés faire naître " l'État kurde". 

Dans un entretien daté du vendredi 28 avril, le président Erdogan qualifie de "stupides", ceux qui pensent pouvoir créer un État kurde dans le nord de la Syrie. Erdogan qui s'exprimait à Istanbul s'est moqué des " stupides qui ont en général du cran en raison de leur stupidité" et a affirmé qu'il ripostait à " tout effort destiné à ouvrir un passage pour les terroristes aux portes de la Turquie". 

Par le terme "terroriste", Erdogan désigne en réalité les Kurdes, qu'ils soient irakiens ou syriens. Erdogan a même dit attendre " les alliés d'Ankara le rallier dans sa lutte contre le terrorisme". Or sciemment ou inconsciemment, les frappes de ces derniers jours de l'aviation turque contre "les terroristes kurdes" ont fait le jeu des États-Unis. 

Citées par la chaîne al-Mayadeen, les forces kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), ont annoncé vendredi, 28 avril, qu’après les récents incidents sur la frontière turco-syrienne," les États-Unis surveilleront la région". Après la base que les Américains entendent construire à Raqqa, les voilà plantées désormais aux frontières avec la Turquie pour surveiller de près la naissance d'un Kurdistan "syrien". Les frappes turques ont d'ailleurs permis l'union des combattants kurdes des YPG et les forces démocratiques syriennes.

Dans les affrontements de jeudi, un nombre de combattants kurdes ont été tués par des obus de mortier tirés par les Turcs. Les réseaux d’eau potable dans les villes de Hassaka, Ras al-Aïn et Tal Tamer ont subi aussi des dégâts. Les bombardements de l'aviation turque ont aussi visé les positions des Kurdes du PKK dans le Nord irakien, faisant là aussi des morts au nombre desquels figurent des civils. 

Les retombées de la politique désastreuse d'Ankara en Syrie commencent, affirment les experts, à se manifester de la pire des manières : Erdogan s'enfonce chaque jour davantage dans le piège qu'il a cru avoir tendu à Assad mais dont il est lui-même victime, ajoutent les commentateurs.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV