La vice-présidente de la Commission des affaires étrangères du Sénat français, Nathalie Goulet, interviewée par l’agence de presse iranienne Tasnim, a tenu à livrer son analyse de l’élection présidentielle du dimanche 23 avril en France.
La sénatrice centriste de l’Orne, Nathalie Goulet, a déploré que les questions liées à la politique étrangère n’aient pas de grands effets sur le scrutin présidentiel. Elle a dit que les Français accordaient plus d’importance au chômage.
Selon la sénatrice UDI de l’Orne, la seule question liée à la politique étrangère est celle de l’Union européenne, certains candidats ayant évoqué une sortie de la France de l’UE (Frexit).
Mme Goulet dit que, conformément aux programmes et aux déclarations annoncés par les candidats, ce sont seulement François Fillon et Marine Le Pen qui, malgré le rattachement de la Crimée à la Russie, préconisent de coopérer avec Moscou.
S’agissant du Conseil de coopération du golfe Persique (CCGP), et en particulier du Qatar et de l’Arabie saoudite, les candidats ont évoqué la lutte contre le radicalisme et l’extrémisme.
Selon elle, la plupart des candidats aux élections françaises s’en prennent au CCGP pour diverses raisons, puisqu’une telle prise de position est très populaire en France et peut aider les candidats à obtenir plus de voix.
Cependant, la sénatrice UDI-UC Nathalie Goulet ne pense pas que le candidat qui sera élu, quel qu’il soit, apportera des modifications à ce que l’on appelle « la realpolitik ».
Selon Mme Goulet, concernant la question palestinienne, la plupart des candidats ont renforcé leur soutien à Israël, ne laissant aucun espoir à la reconnaissance d’un État indépendant palestinien.
« Autant que je sache, l’Iran ne fait pas partie des sujets électoraux. Mais le point le plus important est la lutte collective contre le terrorisme. De même, François Fillon, Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan ont promis d’établir des règles très sévères pour l’immigration et de contrôler les rassemblements des musulmans aux antipodes des principes de la Constitution. Ils surfent sur la vague de l’islamophobie », a-t-elle indiqué.
Elle a par ailleurs espéré que son pays jouera un rôle plus grand sur l’échiquier international.
« Vu ses relations excellentes avec l’Arabie saoudite et l’Iran, la France pourra jouer un rôle bénéfique et important dans le rétablissement du dialogue et de la confiance entre ces deux puissances régionales », a-t-elle renchéri.
Selon la vice-présidente de la Commission des affaires étrangères du Sénat français, dans une conjoncture où la politique palestinienne de Trump est imprévisible, la France devra tenter sa chance pour résoudre ce problème.
« Si on veut être réaliste, je pense que la France peut ouvrir de nouvelles perspectives pour la politique européenne, une politique commune avec l’Allemagne qui nous manque actuellement. L’Europe est une grande puissance, mais pour qu’elle soit forte et efficace, il faut suivre une même approche, ce qui ne s’est pas encore réalisé », a-t-elle précisé.
Elle a expliqué que la campagne électorale ne s’était pas concentrée sur les programmes, les perspectives, les espoirs et l’avenir, mais qu’elle se focalisait sur la corruption, les casiers judiciaires et la peur.
Elle dit que la campagne électorale de cette année a été la pire de l’histoire de France et que le peuple français est de plus en plus méfiant.
« Les politiciens ne plaisent pas aux Français, qui n’ont plus confiance dans le système politique français », a conclu Nathalie Goulet.
