Le président libanais, Michel Aoun, vient d’exprimer ses regrets quant au phénomène d’exode progressif des chrétiens qui se profile dans la région, en rappelant néanmoins que le danger du takfirisme ne pèse pas seulement sur les chrétiens mais aussi sur les musulmans du Moyen-Orient.
En effet, à la veille de la fête de Pâques, Aoun a donné, il y a deux jours, une interview à la télévision chrétienne internationale Sat 7 dans laquelle il a procédé à un examen de la situation des chrétiens du Liban et du Moyen-Orient.
Aoun a alors expliqué qu’il y avait, derrière les massacres commis contre les chrétiens libanais, une volonté claire de démanteler le pays.
Le président libanais a indiqué aussi : « Cela fait fort longtemps que l’exode des chrétiens d’Orient et plus particulièrement ceux de la Palestine a commencé. Actuellement, sur les 22 % de chrétiens que comptait naguère la population de Qods, il n’en reste plus que 1 %. Dans d’autres pays comme l’Irak, la Syrie, l’Égypte, le Kenya et la Libye, des groupes massacrent aussi les chrétiens et détruisent les églises et les mosquées. »
En réponse à la question : « Est-ce que vous êtes inquiet des incidents qui se déroulent dans la région ? », le président libanais a répondu : « Non, j’avais déjà prédit les problèmes qui allaient sourdre à la fin de la guerre d’Irak. La situation des chrétiens est allée en empirant, mais ce serait bien d’avoir un regard objectif sur la question. Cette situation ne concerne pas seulement les chrétiens. Les groupes takfiristes attaquent avec la même intensité les musulmans. »
Dans une autre partie de son discours, le président libanais a affirmé que le Liban était prêt à devenir un « centre international d’échanges entre les différentes religions et civilisations », eu égard à la diversité ethnique et religieuse y existant.
Aoun a ajouté à ce propos : « Il est possible que nous ayons au Liban des différends politiques entre nous, mais contrairement à ce que pensent certains, il n’y a pas de conflit chrétien-musulman. Aucun musulman ne s’est battu pour convertir des chrétiens et aucun chrétien n’a fait la guerre pour convertir un musulman. Et c’est pour cela que nous devons faire comprendre au monde entier que nous sommes très avancés du point de vue de la liberté d’expression ; à tel point que parfois nous sommes peut-être plus qu’un autre pays exposés au désordre et à la confusion. »