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Entretien téléphonique Poutine/Erdogan sur la Syrie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Poutine, chef d'État russe et son homologue turc, Erdogan se sont entretenus sur la nouvelle tournure des choses en Syrie. © Al Manar

Un énième virage de la Turquie dans le dossier syrien?  Le président turc, Recep Tayyip Erdogan,  et son homologue russe, Vladimir Poutine se sont, largement, entretenus au téléphone des dernières évolutions de la Syrie vendredi. 

Dans son édition de ce samedi 15 avril, le quotidien turc Yenişafak, rapporte en effet que les présidents turc et russe ont évoqué ensemble "l’importance des mesures communes à entreprendre par Moscou et Ankara" pour faire avancer les négociations sur la Syrie, négociations déjà, menées, à Genève et à Astana. 

Selon les analystes politiques, l'entretien téléphonique a toute son importance alors que Moscou est en colère contre Ankara : au lendemain de son premier contact téléphonique avec le président américain, Erdogan a commencé pour la énième fois consécutive à écouter la voix de "son instinct pro américain" et à s'éloigner de la Russie, quitte à jeter aux orties l'idée d'une trêve élargie en Syrie. Mais c'était sans compter le peu de cas que prend Trump de la Turquie dans les rapports de forces au Moyen-Orient. 

Vendredi, Poutine et Erdogan ont convenu de travailler ensemble pour maintenir un cessez-le-feu élargi en Syrie. Cette idée est évidemment bonne mais le fait qu'Erdogan y revient, a paradoxalement coïncidé avec la réunion tripartie des ministres iranien et syrien et russe des Affaires étrangères à Moscou, réunion qui a exclut la Turquie.

Pour la Russie, l’ère de l’entente avec les Turcs semble bel et bien révolue. Les Russes se rappellent  comment Erdogan, au lendemain de la frappe US du 7 avril contre la Syrie, a rendu hommage à Washington, appelant même les États-Unis à multiplier ses bombardements contre le gouvernement d'Assad. Or, vendredi ce même Erdogan s'est prononcé en faveur d’une enquête par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques sur l’incident chimique, produit, à Idlib, le 4 avril.  « Ankara est sur la même longueur d’onde que Moscou a fait part de sa disponibilité pour accroître sa coopération dans le sens du maintien d’une trêve élargie en Syrie »,  a précisé de son côté le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu.

De quoi est-elle inquiète la Turquie pour vouloir se tourner une nouvelle fois vers les Russes ?

La réponse est peut-être à retrouver du côté de la prédilection que semble apporter Trump aux Kurdes dans le dossier syrien, ce qui inquiète réellement la Turquie. Le ministre turc de l’Intérieur, Süleyman Soylu a affirmé vendredi que le Parti des Travailleurs du Kurdistan « détient 11 missiles de nouvelle génération ». « Ces missiles seraient déposés dans un entrepôt situé dans le nord de l’Irak et le PKK les aurait reçu à l’aide des Kurdes de Syrie ».

L’information reprise par Sky News arabe ajoute : «  Tant que le PKK et l’Union démocratique (Kurdes de Syrie)  se trouveront au sein d’une seule et même organisation et qu’ils auront accès à n’importe quel équipement militaire qu’ils souhaitent on peut pas leur faire confiance ».

Le ministre turc a également évoqué l’explosion d’un véhicule blindé appartenant aux forces kurdes, explosion qui a provoqué la mort de trois agents de sécurité turcs. La tournée que le secrétaire américain à la Défense va commencer mercredi ignore la Turquie. Ce n'est pas un bon signe pour une Turquie dont le ministre de la Défense dit avoir déjà proposé aux États-Unis un plan de libération de Raqqa qui ignore "le PKK" et qui tourne autour du bras exécutant de la Turquie en Syrie "l'ASL". 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV