Une quinzaine de personnes ont été tuées et 50 autres blessées, lundi dans une explosion dans le métro de Saint-Pétersbourg, selon un bilan fourni par la commission nationale antiterroriste de la Russie.
D’après les premiers éléments de l’enquête rapportés par l’agence Interfax, la bombe aurait été actionnée par un kamikaze à l’intérieur du wagon. Les enquêteurs russes ont identifié mardi l’auteur présumé de l’attentat dans le métro de Saint-Pétersbourg comme Akbarjon Djalilov, 22 ans, qui selon eux avait également déposé la seconde bombe désamorcée dans une autre station. La Russie, qui soutient diplomatiquement et militairement le gouvernement de Bachar Al-Assad dans sa lutte contre le terrorisme, a été spécifiquement visée par des menaces de l’organisation terroriste de Daech et les autorités redoutent le retour de combattants tchétchènes partis faire la guerre en Syrie.
D’après Viktor Ozerov, président du Comité de défense et de sécurité au Conseil de la Fédération, l’explosion était une tentative de semer le chaos et la panique dans la société, d’influencer les organismes gouvernementaux d’une façon ou d’une autre en les empêchant de prendre des décisions de manière unie.
Par ailleurs, le choix de la ville russe et le moment où s’est produite l’attaque est autrement significatif : en effet, Poutine et son homologue biélorusse célébraient lundi la journée de l’unité entre deux États... Ce qui revient à dire que les terroristes et leurs commanditaires ont voulu viser « les alliances » de la Russie.
Rappelons que des centaines de chars et de blindés de l’OTAN se trouvent aux portes de la Russie qui a définitivement décidé de défier Moscou. L’est de l’Ukraine continue à créer des tensions, ce qui fournit le prétexte nécessaire à l’OTAN pour étendre ses tentacules vers les frontières russes.
Quoi qu’il en soit, l’attentat perpétré à Saint-Pétersbourg semble être un symbole contre Vladimir Poutine, car c’est sa ville de naissance et la deuxième du pays. Cela a d’autant plus une portée symbolique qu’il y était présent avec un autre chef d’État. Ce défi direct à Vladimir Poutine est un peu une réponse à l’engagement de la Russie contre le terrorisme dans le Caucase et surtout en Syrie.
Alain Benajam, président du Réseau Voltaire France et Arnaud Develay, juriste international et analyste politique s’expriment sur le sujet.